La réhydratation chez les adultes : nos conseils

Le saviez-vous, l’âge nous exposerait tous à des risques particuliers de déshydratation. Il n’est un secret pour personne que le corps humain subit des changements importants à mesure que celui-ci prend de l’âge. L’une des métamorphoses les plus intrigantes est certainement celle qui touche la sensation de soif. Et si vous vous demandez s’il y a bien de quoi s’en faire pour avoir oublié de boire de l’eau, eh bien détrompez-vous. À partir d’un certain âge, la déshydratation peut se produire très vite et créer des dommages avant même que vous n’ayez le temps de vous réhydrater. Découvrez dans les lignes qui suivent tout ce qu’il faut savoir sur la déshydratation et comment s’y prendre pour s’en protéger efficacement.

La déshydratation : qu’est-ce que c’est ?

L'hydratation est une composante essentielle de la bonne santé et de l’optimisation de nombreuses fonctions physiologiques dans le corps humain. Le corps a besoin d’eau pour assurer la bonne exécution de fonctions telles que la régulation de la température, l’élimination des déchets ou encore la mobilité des articulations pour ne citer que celles-là.

Toutefois nombreux sont les adultes de plus de 50 ans et les seniors en particulier, qui n’arrivent pas à maintenir une hydratation suffisante. Un problème malheureusement passé sous silence et négligé jusqu’à ce que les complications deviennent sévères.

La déshydratation est associée à de nombreux problèmes de santé et constitue fréquemment un facteur de prolongation des hospitalisations. C’est notamment l’une des raisons pour lesquelles des solutions avancées de réhydratation adulte ont été développées ces dernières années pour réduire les risques d'hospitalisation.

La déshydratation se produit lorsque la concentration en eau du corps baisse au-delà d’un certain seuil et cela peut occasionner des dégâts assez rapidement. Le risque de déshydratation est significativement plus élevé par temps chaud ou à la suite d’une dépense physique intense et prolongée. Il est assez facile de corriger une déshydratation légère ou modérée, mais la situation peut très rapidement se corser si le déficit est sévère.

Comment fonctionne la déshydratation ?

Pour tous les organismes cellulaires, l’eau est le socle de la vie telle que nous la connaissons sur terre. Le corps d’un être humain adulte est en moyenne composé à 60% d’eau (1). C’est un nutriment essentiel qui joue un rôle fondamental dans les fonctions de thermorégulation, d’optimisation de la pression artérielle et de nombreux autres mécanismes biochimiques.

En règle générale, la concentration en eau du corps humain connaît une lente variation dans le sens du déclin tout au long d’une vie. C’est notamment l’une des raisons pour lesquelles l’on peut constater une perte de tonicité de la peau avec l’évolution de l’âge.

Mais cette perte en eau naturelle peut rapidement tourner au désastre si un apport externe suffisant n’est plus maintenu. Et c'est bien là le problème. Avec l’âge on note une certaine perte de sensibilité à la sensation de soif alors même que les besoins du corps en fluides demeurent toujours aussi importants voire plus.

En temps normal, la composition totale du corps en eau (masse aqueuse) est maintenue dans un équilibre dynamique, qui est régulé à 0,2 % du poids corporel sur une période de 24 heures. La répartition de cette masse aqueuse dans le corps dépend de nombreux facteurs comme l’âge, le sexe ou encore les antécédents médicaux (2).

Ce que vous buvez et ce que vous perdez

Les experts estiment que 5 à 10% de la masse aqueuse du corps, soit 2 à 2,5 litres d’eau font l’objet d’un transit quotidien. Le besoin en eau peut même être encore plus important par temps de chaleur comme durant la canicule.

De l’eau qui provient principalement de l’alimentation (eau plate, aliments et autres boissons) (3). Mais l’eau peut également être produite accessoirement dans le corps lors de l’oxydation des macronutriments. À cela viennent s’ajouter de toutes petites quantités d’eau qui peuvent être absorbées par la peau pendant un bain par exemple.

Dans l’ensemble cependant, ces sources auxiliaires représentent une quantité négligeable du flux quotidien. Chez les individus ayant un style de vie sédentaire, l’eau d’origine métabolique ne représente que 250 à 350 millilitres par jour. Plus des ⅔ des besoins en eau pour compenser les pertes du corps doivent être satisfaits via une consommation orale. Une consommation quotidienne qui est indispensable pour assurer la continuité de plusieurs fonctions du corps.

Par conséquent, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) recommande un apport en eau quotidien minimum de 2 litres par jour pour les femmes et 2,5 litres pour les hommes.

En suivant cette recommandation, vous avez l’assurance de maintenir un niveau d’hydratation approprié. Étant donné le fait que 20% du besoin peut être satisfait par la nourriture consommée, cela reviendrait à une consommation minimale de 1,6L par jour pour les femmes et 2L pour les hommes.

Les causes de la déshydratation

La déshydratation peut avoir une multitude de causes dont l’une des plus courantes est l’exposition à la chaleur. En effet, la transpiration est le procédé via lequel le corps assure la thermorégulation lorsqu’il fait chaud. Vous l’aurez deviné, c’est à travers la sudation (composée à 99% d’eau) que celui-ci évite la surchauffe.

Mais cela peut conduire à des pertes de fluides importantes posant au passage les bases d’une déshydratation sévère. C’est d’ailleurs durant la canicule que les cas de déshydratation les plus graves sont enregistrés.

En dehors de la chaleur, les maladies provoquant des épisodes de fièvre, de vomissements ou de diarrhée sont également à fort potentiel de déshydratation. Dans chacun de ces scénarios, ce sont des quantités importantes d’eau que l’organisme peut perdre très rapidement.

Les problèmes de mobilité peuvent également conduire de façon indirecte à la déshydratation. Les adultes ou seniors en situation de convalescence ou de mobilité réduite peuvent développer des habitudes de privation d’eau ou de boisson face à la difficulté du déplacement pour aller s’en procurer.

Pour aller plus loin, le diabète ou certaines affections rénales peuvent également être à l’origine d’une perte de fluide importante. La déshydratation peut conduire à la formation d’un calcul rénal ou d’une insuffisance rénale fonctionnelle qui elle-même peut conduire vers un scénario catastrophe sans une prise en charge rapide. C’est la raison pour laquelle il est important de savoir repérer les signes de déshydratation afin d’y parer au plus tôt.

Quels sont les signes de la déshydratation ?

Parmi les signes de déshydratation les plus fréquents on peut citer :

• la bouche asséchée ;
• la fatigue ou la lassitude ;
• les yeux creux ou qui enfancés dans leur orbite ;
• une diminution de la miction ;
• une urine d'une couleur plus foncée que la normale ;
• les crampes musculaires ;
• des vertiges ou des étourdissements.

Cela dit, l’apparition de certains signes doit être suivie d’une prise en charge médicale immédiate car il s’agit bien souvent de préludes catastrophiques. Parmi ces signes on peut citer :

• un rythme cardiaque accéléré ;
• des difficultés à se déplacer ou à marcher ;
• de la confusion ou de la désorientation ;
• un évanouissement ;
• une diarrhée ou des vomissements qui durent plus de 24 heures.

Retenez que non prise en charge, la déshydratation peut avoir de sévères conséquences parmi lesquelles le choc hypovolémique est particulièrement inquiétant. Il s’agit d’une complication potentiellement mortelle qui provoque une chute de la pression artérielle et des niveaux d'oxygène en raison d'un faible volume sanguin.

Il est également possible de faire l’objet de crises d'épilepsie en raison des faibles niveaux de potassium et de sodium.

Sources :

• Petraccia L., Liberati G., Masciullo S.G., Grassi M., Fraioli A. Water, mineral waters and health. Clin. Nutr. 2006;25:377–385. doi: 10.1016/j.clnu.2005.10.002.
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• Yamada Y., Zhang X., Henderson M., Sagayama H., Pontzer H., Watanabe D., Yoshida T., Kimura M., Ainslie P.N., Andersen L.F., et al. Variation in human water turnover associated with environmental and lifestyle factors. Science. 2022;378:909–915. doi: 10.1126/science.abm8668.