Anorexie mentale : quels sont les bénéfices de l'ostéopathie ?
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L’anorexie concerne près de 1% des jeunes filles. 5 à 15 % des patientes décèderaient après 10 ans d’évolution de la maladieet 20 % après 20 ans.
L’anorexie est une pathologie aux multiples causes, elle nécessite une prise en charge adaptée prenant en considération la personne dans sa globalité.
Son diagnostic et sa bonne prise en charge est donc essentielle. Par son approche globale et psycho somatique, l’ostéopathie propose un accompagnement adapté en complémentarité des thérapies classiques suivies par le patient.
1- L’anorexie, un symptôme
L’anorexie est la perte d’appétit. C’est, en fait, un symptôme qui se retrouve dans un grand nombre de pathologies. Il fait également partie de la triade de l’Altération Générale de Santé (qui peut révéler un trouble organique important) : Anorexie (perte d’appétit), Asthénie (fatigue inexpliquée), Amaigrissement (perte de poids significative, rapide, et involontaire).
L’anorexie peut être due à un trouble digestif, un trouble hormonal, une infection, un cancer, à l’effet secondaire d’un médicament, au sevrage d’une drogue, etc... Mais elle peut aussi être la conséquence de troubles psychologique, psychiatrique, et psychosomatique. Dans ces cas, on parle d’anorexie mentale. Elle concerne principalement les adolescents, mais peut toucher également chaque personne à tout âge (plus rarement les nourrissons et les personnes âgées).
2 – L’anorexie mentale, une situation dangereuse, complexe et multi-factorielle
L’anorexie mentale touche souvent plus les femmes que les hommes, et ce, particulièrement pendant l’adolescence. Cette situation peut laisser des séquelles tant sur le plan physique que psychique et peut devenir mortelle. Et pourtant, c’est un acte volontaire. Cet aspect montre toute la dangerosité de la situation car les personnes souffrant d’anorexie mentale nourrissent souvent une situation où leur volonté se confronte à leurs propres limites ainsi que celles des autres. De ce fait, on peut d’ores et déjà donner quelques points clefs de l’anorexie mentale : le contrôle, le mal être personnel, et la difficulté du lien à autrui.
Le contrôle
Les personnes en situation d’anorexie mentale semblent avoir un besoin tyrannique de maîtrise d’elles mêmes et de leur environnement. En effet, on observe, notamment dans les premiers temps, que la privation volontaire de nourriture est une lutte de chaque instant. Un combat difficile contre ses envies primaires (se nourrir) mais qui apporte différents supposés bénéfices. Parmi eux, on peut compter le plaisir même de cette lutte qui paraît apporter la satisfaction intellectuelle du dépassement, de la maîtrise de soi-même. Cette attitude n’étant pas sans conséquence, l’environnement social de ces personnes est poussé à réagir, à élaborer des systèmes pour les aider. Cela revient à une manière de contrôler son environnement. On remarque donc déjà, à ce stade, un aspect vicieux de ce problème : l’interdépendance entre la souffrance et son moyen de compensation.
Le mal-être personnel
Les personnes souffrant de ce trouble du comportement alimentaire se retrouvent souvent aux prises avec différentes peurs qui les submergent petit à petit. On note régulièrement, par exemple, un manque de confiance et d’estime de soi démesurés. Face à cela, ces personnes développent parfois une personnalité perfectionniste excessive dans le but de réparer leur image. Dans certains cas, il semblerait même, plutôt à l’adolescence, qu’il y ait un refus d’évoluer vers un choix de leur identité sexuée. C’est-à-dire que la construction identitaire physique et psychique en tant que femme ou homme peut engendrer de grandes angoisses sur ce que cela signifie par rapport à soi-même et dans la relation à l’Autre (désirs, séduction, sexualité par exemple).
La difficulté du lien à autrui
Les personnes en situation d’anorexie mentale paraissent avoir une hyper-sensibilité et une personnalité dépendante. De plus, compte tenu des précédents éléments évoqués (faible estime de soi, manque de confiance en soi, perfectionnisme), ces personnes peuvent facilement être affectées par une perception d’elle par l’autre qui soit négative. Cela pourrait renforcer le besoin de contrôle de ces personnes et intensifier leurs efforts en ce sens. Ici encore, nous observons un cercle vicieux dans lequel il est facile de s’enfermer.
L’anorexie mentale est donc une situation d’autant plus dangereuse que les causes qui la forment se nourrissent l’une l’autre. On observe par exemple des états de dysmorphophobies : pré-occupation exacerbée et terrifiante du corps sur un aspect réel ou imaginaire. Ces états font partie des comportements à risque dans lesquels les personnes qui y sont sujettes semblent tester leurs limites et, dans une certaine mesure, celles des autres.
3 – Quel traitement pour l'anorexie mentale ?
Il n’y a pas de traitement à proprement parler pour les personnes en situation d’anorexie mentale. Il faut comprendre par là qu’on ne soigne pas l’anorexie mentale mais qu’on accompagne les personnes à se défaire d’elles mêmes de cette situation. Pour cela, il existe différents moyens thérapeutiques qui doivent être toujours adaptés à chacun et chacune. On retrouve souvent les prises en charge nutritionnelle et médicamenteuse, psychologique et psycho-corporelle. Dans la catégorie des moyens psycho-corporels, l’ostéopathie peut jouer un rôle important.
Accompagnement nutritionnel et médicamenteux
La reprise d’un poids qui permet de ne pas être physiquement en danger est souvent la priorité. En fonction du niveau de dénutrition, l’hospitalisation peut être une nécessité. Néanmoins, que l’on soit hospitalisé ou non, une adaptation de la nutrition est nécessaire. Cette adaptation se fait souvent sur le choix des aliments et leur quantité, mais aussi sur le comportement alimentaire au moment des repas (lien à la nourriture, à soi et aux autres) et en dehors (comportement à risques qui visent à maigrir souvent par des vomissement ou des laxatifs). La prise en charge médicamenteuse a, en général, principalement pour but de réduire l’anxiété, l’angoisse et les peurs afin que les personnes concernées puissent avancer plus sereinement dans leur re-nutrition. Les médicaments prescrits sont donc souvent des anxiolytiques.
Accompagnement psychologique et psycho-corporel
La prise en charge psychologique est bien souvent essentielle à l’accompagnement des personnes souffrant d’anorexie mentale. Il y a de nombreuses approches : thérapie psychanalytique qui investigue les processus psychiques conscients et inconscients en lien avec toute l’histoire de la personne, thérapies comportementales et cognitives qui cherchent à mettre en lumière et désamorcer les modes de comportements et de pensées pathologiques, thérapies systémiques familiales qui mettent le symptôme (anorexie mentale) en lien avec le fonctionnement de la famille (et montrent parfois qu’il est la conséquence d’un engrenage global et pluriel), etc... La prise en charge psycho-corporelle est également un point central, bien que parfois peu connu, de l’accompagnement des personnes souffrant d’anorexie mentale. Ici encore, de nombreuses approches sont possibles : sport, yoga, art thérapie, équithérapie, massages, sophrologie, ostéopathie, etc...
L’ostéopathie dans l’accompagnement des personnes en situation d’anorexie mentale
« La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. », O.M.S. 1946.
L’ostéopathie est une thérapie manuelle et adaptative qui déprogramme les tensions physiques et émotionnelles afin d’améliorer l’état de santé. Nous avons vu que les personnes en situation d’anorexie mentale semblaient souffrir à différents niveaux : physique, mental, et social. En ce sens, l’ostéopathie peut avoir un rôle dans l’accompagnement de ces personnes sur le plan psycho-somatique. Mais comment et dans quelle mesure ?
Les bénéfices possibles de l’ostéopathie
Souvent méconnue pour ce type de pathologie, l’ostéopathie peut permettre une écoute globale des personnes souffrant d’anorexie mentale. La thérapie manuelle pourrait, entre autres choses, avoir une action sur le sentiment d’unicité corporelle. Le schéma corporel des personnes dans cette situation est parfois mis à mal de manière très violente. Par exemple, la sensation des limites corporelles peut être très perturbée (on pense notamment à la dysmorphophobie). L’ostéopathie peut donc avoir un rôle sur l’accompagnement des personnes en souffrance vers un retour à l’équilibre dans la perception de leur corps, de ses limites et de ses proportions.
De plus, ces personnes, souvent victimes de leur propre force mentale, peuvent vivre comme » à côté de leur corps « . Il faut comprendre par là, que les personnes en situation d’anorexie mentale peuvent, comme nous l’avons évoqué plus haut, refuser leurs désirs et le plaisir physique de manière générale. Cette situation peut conduire à abandonner son corps ; comme si la personne n’était plus qu’une âme. Ici encore, l’ostéopathie semble proposer un accompagnement psycho-corporel pertinent. En effet, il parait possible d’aider le patient à redonner au corps une sensation de bien-être, d’expression, d’échange, afin de réparer le lien entre sa vie physique et sa vie psychique. Par ailleurs, cette thérapie manuelle pourrait aussi améliorer certains troubles digestifs, troubles du sommeil, troubles musculo-squelettiques, etc...
Les moyens utilisés par l’ostéopathie
En pratique, les moyens utilisés sont assez communs.
On peut retrouver tout le panel thérapeutique : structurel (gestes utilisant un espace articulaire), myotensif (gestes se servant de la contraction musculaire), et fonctionnel (manipulations ayant recours au tissu conjonctif – appelé fascia). Ces gestes sont choisis et adaptés selon la situation propre à chaque personne.
Généralement, on favorisera une approche dite tissulaire (ostéopathie tissulaire). Cette dernière permet d’appréhender le corps de manière non invasive. La spécificité sur ce type de consultation pourrait se trouver dans l’attention particulière donnée à la dimension psychosomatique du patient : avoir conscience en permanence de tous les aspects possibles de cette pathologie, accueillir la globalité et l’individualité de chacun, pouvoir aborder avec la personne (dans le champ de compétences de l’ostéopathie) les souffrances qu’elle souhaite partager. Pour ce faire, par exemple, il semble important de savoir écouter les patients dans leur globalité (autant le verbal que le non verbal), rester attentif aux différentes informations transmises sur les plans physique et psychique afin de proposer une prise en charge adaptée.
En conclusion…
L’anorexie mentale est une situation complexe et dangereuse, pesante et angoissante pour la personne qui s’y trouve comme pour l’entourage. Cette situation demande une approche pluridisciplinaire de la santé dont l’ostéopathie peut faire partie.
En savoir plus sur l’anorexie mentale (site de l’inserm)
N.B : ce court article n’a aucune prétention à l’exhaustivité. Les informations données ici ne pourraient être prises comme opérantes pour tous. D’abord parce que chaque patient est unique, ensuite parce qu’il ne s’agit là que d’hypothèses, même si celles-ci sont tirées de cas concret d’accompagnement de patients en situation d’anorexie mentale et d’échanges avec d’autres thérapeutes ayant accompagné des patients dans la même situation.
Victor PILLEY
Ostéopathe à Magny-Les-Hameaux près de Versailles, je vous propose des articles sur des thématiques sur lesquelles j'apporte un regard issu de mon expérience professionnelle et de mes connaissances.
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