Bébé a la tête plate : que faire en cas de plagiocéphalie ?
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Bébé a la tête un peu plate, il ne tourne pas bien la tête d'un côté ou dort toujours du même côté... Autant de signes qui peuvent faire suspecter une plagiocéphalie. Rien de très inquiétant, mais attention à y apporter des soins adaptés sans trop traîner.
La tête plate d'un nourrisson est un motif de consultation relativement fréquent. Il nécessite un examen rigoureux pour diagnostiquer puis suivre l'évolution d'une éventuelle plagiocéphalie. Nous vous proposons un point complet sur la plagiocéphalie avec Stéphanie BIONDO, ostéopathe pédiatrique à Marseille.
Un ostéopathe spécialisé pour les bébés sera à consulter ; il pourra effectuer un diagnostic précis et agir sur cette déformation en limitant les conséquences fonctionnelles lorsque votre enfant grandira.
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Qu'est-ce que la plagiocéphalie ?
Votre nourrisson a la tête plate, asymétrique ou déformée : souffre-t-il de plagiocéphalie ? Pas forcément.
La plagiocéphalie n'est pas juste une asymétrie de la voûte du crâne car tous les crânes sont plus ou moins asymétriques. Il s'agit d'une asymétrie prononcée telle que les axes sont devenus obliques et en diagonale.
Ainsi, une plagiocéphalie signifie un déformation globale de la tête et non uniquement au niveau d'un endroit.
Si bébé à la tête plate derrière la tête mais sans retentissement morphologique sur le devant du crâne, il ne s'agit probablement pas d'une plagiocéphalie. Mais attention, il n'est pas toujours évident de repérer cette déformation globale avec un retentissement sur l'arrière et le devant du crâne.
Astuce : si bébé a la tête plate derrière la tête, regardez s'il n'a pas également une asymétrie au niveau du front (vue de dessus). Un bombement, une bosse, ou au contraire un creusement d'un côté peuvent vous alerter. Ce n'est pas forcément évident ; en cas de doute, n'hésitez pas à montrer votre petit bout à une ostéopathe pédiatrique.
On distingue deux types de plagiocéphalie :
- plagiocéphalie synostosique : les sutures crâniennes se sont fermées prématurément pendant le développement embryonnaire, la prise en charge est uniquement chirurgicale ; heureusement, cette forme de plagiocéphalie est rare et détectée dès la naissance.
- plagiocéphalie non synostosique ou positionnelle : le crâne est déformé mais les sutures ne sont pas ossifiées : ouf ! Elle est liée à des contraintes exercées avant, pendant ou après l’accouchement :
- positionnement et développement dans l’utérus
- durée de l’accouchement
- utilisation d’instruments
- torticolis, différence de tonus musculaire
- couchage, positions prolongées ...
Depuis l’année 1992, l’Académie Américaine de Pédiatrie recommande de coucher exclusivement le nouveau-né sur le dos afin de prévenir la mort subite du nourrisson. Dès le début de cette campagne nommée « back to sleep » les cas de plagiocéphalies positionnelles ont significativement augmenté.
À deux mois, 46,6 % des nourrissons présentent une asymétrie du crâne. La plagiocéphalie n'est pas la seule déformation possible mais une des plus fréquentes.
Plagiocéphalie et torticolis du nourrisson
Très souvent, le torticolis du nourrisson est à l'origine de la plagiocéphalie positionnelle.
C'est une position de compensation de la tête et du cou. La tête est inclinée du côté du torticolis et tournée du côté opposé. C'est un symptôme fréquent chez le nourrisson et il représente la troisième cause de déformations congénitales après la dysplasie des hanches et le pied-bot varus équin.
Il en existe deux types :
- torticolis musculaire : c'est une hypertonie musculaire par rétraction musculaire du muscle sterno-cléido-occipito-mastoïdien (SCOM) avec une limitation des amplitudes de rotation passive (80 % des cas),
- torticolis postural : l'hypertonie ne s'accompagne pas de corde ou de tumeur dans le muscle et les amplitudes de rotation cervicale sont presque normales ou cèdent à l'examen sans douleur (20 % des cas). Il est la conséquence d’une attitude préférentielle, d’un déséquilibre musculaire localisé ou hémicorporel.
L'examen diagnostic d'un torticolis est simple d'apparence mais il demande un examen complet de tout le corps et demande de la rigueur. Il doit être obligatoire pour tout professionnel de santé prenant des nourrissons. La précocité du diagnostic va conditionner le résultat de la prise en charge thérapeutique et la prévention des déformations crâniennes.
Le traitement sera complètement différent entre un torticolis musculaire et un torticolis postural. Ainsi, pour le torticolis postural, bien qu'il régresse après la naissance, un traitement de prévention des déformations du crâne doit être mis en place.
En revanche, le traitement d'un torticolis musculaire devra être mixte en ostéopathie et en kinésithérapie avec 3 à 4 séances d'ostéopathie et au moins une vingtaine de séances de kiné à raison de 2 à 3 fois par semaine. Ce traitement aura pour but une recherche de gain d'amplitude. L’intensité du traitement dépendra de la précocité du diagnostic.
Quelles sont les conséquences de la plagiocéphalie ?
Que se passe-t-il si on ne fait rien ? Le résultat peut être uniquement esthétique mais de plus en plus de professionnels de santé s’accordent à dire que la plagiocéphalie est un facteur de déséquilibre majeur pour le corps induisant une multitude d’adaptations qui ne cesse d’évoluer et de s’étendre avec des conséquences plus ou moins lourdes dans le temps.
Les ostéopathes considèrent qu’une croissance asymétrique du crâne peut mener à des troubles psychomoteurs et/ou neurocognitifs. Prenons l’exemple de l’œil.
L’asymétrie des fosses orbitaires va causer la perturbation :
- des muscles de l’oculomotricité,
- des axes visuels jouant dans la perception spatio-temporelle,
- du fonctionnement de la cornée, engendrant des anomalies comme l’astigmatisme.
Sur le même principe, le développement du cerveau se fait de manière asymétrique ; la plagiocéphalie peut mener à :
- des troubles de la concentration,
- dyslexie, dysorthographie, retard psychomoteur...,
- troubles O.R.L. (otites, angines, sinusites, conjonctivite...),
- troubles de la succion (voir notre article sur les troubles de la succion),
- scoliose...
Tête plate : quels sont les signes qui doivent vous alerter ?
A quel moment faut-il s'inquiéter ? Votre bébé présente-il une rotation privilégiée de la tête ? Une inclinaison latérale de la tête associée à une rotation témoignant d’un torticolis ? Le crâne est-il aplati d'un côté ou en forme de parallélogramme ? Y a-t-il un bombement frontal, une oreille avancée ou reculée ? Un alignement asymétrique de la tête du tronc et du bassin ?
Si l'un de ces signes est présent, il faut agir.
Malheureusement, cette asymétrie ne se corrige pas spontanément. À partir de six mois, la récupération esthétique complète est bien plus compliquée et l’enfant peut garder une fragilité des sphères visuelle, O.R.L., occlusale et statique.
La prise en charge doit donc se faire le plus tôt possible.
La prévention d’une tête asymétrique est possible au stade de nourrisson. Pour cela, il est nécessaire d’effectuer un examen précoce de la mobilité de la colonne vertébrale et de la forme de la tête chez les nouveau-nés.
Quelle est le traitement médical de la plagiocéphalie ?
L'intervention chirurgicale est rarement nécessaire, elle n’est indiquée qu’en cas de craniosynostose confirmée. Elle est débutée après l’âge de 18-24 mois. C’est une opération qui nécessite une anesthésie générale et une hospitalisation. Les pertes sanguines conséquentes et la brèche durale sont des risques importants.
Le plus souvent l'interrogatoire et l’examen clinique sont suffisants pour diagnostiquer une plagiocéphalie positionnelle. Il n'y a pas besoin d'examen complémentaire.
La prise en charge par un kinésithérapeute spécialisé en pédiatrie vise à étirer et gagner en mobilité au niveau des muscles du cou. Cette rééducation peut-être complétée pour des séances d'ostéopathie pour être plus efficace.
La thérapie par port d’un casque (thérapie de moulage sur-mesure) vise à réduire l’asymétrie crânienne.
Le but est de réaliser avec le casque des pressions sur certains points d'ossification pour accélérer ou diminuer l'ossification, et retrouver la symétrie crânienne. Cependant, cette thérapie comporte des inconvénients : elle est coûteuse, très peu pratique compte tenu de ses longues heures d’utilisation tous les jours et associée à des complications cutanées.
Le casque pour la plagiocéphalie de bébé est porté 23 heures par jour et peut s’associer à une dermatite de contact, à des plaies de pression et à une irritation cutanée localisée.
Et c'est sans compter l'impact psychologique pour l'enfant...
Tête plate : le rôle de l'ostéopathe pour traiter la plagiocéphalie
L'ostéopathie est une médecine manuelle de première intention : c'est-à-dire que vous pouvez consulter l'ostéopathe sans avoir auparavant consulté un pédiatre ou médecin généraliste. L'ostéopathie intervient dans la prise en charge pluridisciplinaire des plagiocéphalies : suivi post-chirurgical, complémentarité avec la kinésithérapie et traitement de la plagiocéphalie positionnelle. Permet de suivre le crâne pendant toute la croissance.
Les consultations d’ostéopathie permettent de prévenir et corriger les dysfonctions crâniennes du nourrisson et bien souvent le torticolis associé en équilibrant le système myo-fascial ayant subi de fortes contraintes. L'ostéopathe lutte contre le dysfonctionnement des sutures; ces dernières ayant un rôle actif dans la croissance du crâne, l’articulation des os et l’absorption des chocs et contraintes mécaniques.
Pour cela, l’ostéopathe met en place un protocole de techniques douces adapté à chaque nourrisson. Soyez rassurés, les techniques utilisées en pédiatrie sont très douces, sans danger et respectent la santé des bébés.
La prise en charge ostéopathique de la plagiocéphalie
L'ostéopathe va commencer la consultation par un interrogatoire puis il réalisera un examen visuel détaillé de la forme de la voûte crânienne, la position des oreilles, le degré d'asymétrie faciale et corporelle.
Il peut être amené à prendre des photos pour évaluer le traitement sur plusieurs mois.
Ensuite, il procèdera à un examen palpatoire des différents tissus organiques qui identifiera les sutures normalement mobiles au cours du cycle respiratoire et celles dont la mobilité est limitée ou absente, immobilité secondaire à des postures anormales.
C’est ensuite le temps thérapeutique qui cherche à rendre une mobilité aux sutures contraintes, par des manœuvres douces, pressions et décompressions légères qui prennent appui sur les parties les plus résistantes du crâne.
De plus, ce traitement n’est pas limité au crâne mais s’étend à la colonne vertébrale, au bassin, aux membres inférieurs.
Combien de séances pour traiter la plagiocéphalie ?
Le nombre de consultations varie en fonction de la sévérité des asymétries et de la réactivité des tissus de l'enfant. En règle générale, il faut prévoir 3 à 5 séances pour une plagiocéphalie légère à modérée (<12mm) et 4 à 6 pour une plagiocéphalie sévère (>12mm).
Le traitement est considéré comme terminé lorsque les membranes sont capables de maintenir seules la liberté adaptative des sutures entre deux séances à trois semaines d’intervalle. Un contrôle final est réalisé trois mois après.
Tête plate : le résultat à attendre des séances d'ostéopathie
Le but principal des séances d'ostéopathie est de permettre aux structures osseuses et aux membranes crâniennes de retrouver de la mobilité. De cette manière, le bébé va retrouver un bon fonctionnement de ses organes.
La déformation du crâne va généralement s’atténuer avec le temps si le traitement est commencé à temps.
En général, la plagiocéphalie s’arrange lorsque l’enfant commence à relever la tête. À ce moment-là, le tonus des muscles du cou va lui permettre les corrections nécessaires.
Les conseils de l'ostéopathe pour la tête plate
Par la suite la vigilance parentale est indispensable pour s’assurer du bon équilibre ; voici quelques conseils ci-après.
- Éviter les longues périodes dans les sièges avec la tête fixe,
- Alterner les côtés lors des repas au biberon,
- Alterner les positions de la tête lorsque bébé est allongé sur le dos,
- Stimuler l’enfant des deux côtés,
- Mettre bébé sur le ventre pendant les périodes d’éveil, environ 10-15 min, trois fois par jour. L’utilisation d’une serviette surélève le thorax du nourrisson et permet de rendre la position plus agréable.
L’ostéopathe préconise une à deux séances d’ostéopathie par an pour surveiller la bonne élasticité et motricité des tissus mous et des articulations.
Prendre RDV avec un ostéopathe spécialisé
Article écrit par Stéphanie BIONDO, ostéopathe pédiatrique à Marseille.
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