Incontinences urinaires : comment se soigner ?
Consultez un ostéopathe agréé près de chez vous.
Les fuites ! Ces petites pertes urinaires qui peuvent vite prendre de l’ampleur vous importunent et gâchent votre quotidien.
Vous êtes gêné(e) et vous réfléchissez à deux fois avant d’accepter une sortie depuis que vous en souffrez ? Les troubles urinaires sont handicapants et peuvent paralyser votre vie sociale.
Des solutions existent pour vous aider à les diminuer voire les stopper. Malheureusement, les troubles de la vessie sont encore de nos jours des pathologies « honteuses » (au même titre que la nevralgie pudendale par exemple) dont on n’ose pas parler.
Pourtant, c’est la première phase de la solution. Parlez-en ! De nombreux thérapeutes connaissent ce problème et peuvent vous aider et vous accompagner (médecin, kinésithérapeute, infirmier, sage-femme, ostéopathe pour séniors…). Il est important d’évoquer avec eux l’ensemble de vos symptômes afin d’établir un diagnostic précis.
Idée reçue n°1 : l’incontinence urinaire, c’est une fatalité !
Avec l’âge, après un accouchement ou quelques années après, les femmes pensent à tort que cela est normal d’avoir des « fuites ». Elles n’en parlent pas et trouvent par elles-mêmes des solutions rapides pour éponger/absorber les quelques gouttes d’urine qui se seraient, au détour d’un rire ou d’un éternuement, échappées malencontreusement.
Je viens d’évoquer la perte de quelques gouttes, mais malheureusement ce ne sont pas toujours de simples gouttes, laissant apparaître une déplaisante tâche sur les vêtements.
L’incontinence urinaire n’est pas une fatalité ; réagissez et prenez la en charge dès que possible pour éviter l’aggravation. Plus vite vous vous en occuperez, meilleures seront les chances de récupération !
Idée reçue n°2 : l’incontinence urinaire, ce n’est que pour les femmes !
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’incontinence urinaire autrement dit l’incapacité à retenir ses urines ne touche pas seulement les femmes. On ne dénombre pas moins de 5% d’hommes incontinents.
Je sais ce que vous pensez, « Pourquoi les hommes seraient-ils incontinents ? C’est après un accouchement que les fuites apparaissent ! ».
La réponse est simple. Certes, les femmes sont plus touchées puisque la grossesses et l’accouchement favorisent l’incidence mais l’incontinence n’est pas seulement une conséquence à long terme de l’accouchement.
Chez l’homme, elle résulte bien souvent d’une pathologie de la prostate ou apparaît dans les suites d’une résection chirurgicale partielle ou totale de la prostate.
Quel est le mécanisme de l’incontinence urinaire ?
La rétention urinaire est le résultat de l’équilibre entre la capacité à retenir les urines et celle de la vider.
Il est important que les deux forces agissent en parfaite collaboration pour que la vessie remplisse son rôle correctement. Si l’une des deux forces devient supérieure à l’autre, un déséquilibre va apparaître.
Plusieurs phénomènes peuvent en être l’origine et il est important de les connaître pour traiter l’incontinence urinaire :
– la vessie doit être mobile, libre de toute adhérence et ne pas subir de pression des organes voisins.
– sa vascularisation et son inversion doivent être optimum et, notamment, un excès de stimulation du muscle de la vessie va induire des vidanges précoces.
– l’urètre, le sphincter de la vessie, a pour unique rôle de fermer la vessie. Il s’agit un fait d’un petit muscle qui fait office de « robinet » ; s’il est lésé, fibrosé ou comprimé (plus particulièrement chez les hommes dans le cas d’une pathologie de la prostate), la qualité de la contraction du sphincter va en être altérée.
– une faiblesse des muscles et ligaments du plancher pelvien. La tonicité du périnée doit être respectée pour qu’il puisse supporter la tension des organes et donc empêcher les descentes d’organes.
Quels sont les différents types d’incontinence urinaire ?
L’ensemble de ces dysfonctionnements de la vessie ou de l’urètre vont s’exprimer par une incontinence urinaire. Il existe différents types d’incontinence qui vont chacune avoir ses propres spécificités :
–incontinence d’effort : la plus courante (50% des cas) et touche plus les femmes. Les fuites urinaires vont faire suite à une augmentation de la pression abdominale : changement de position, rire, toux, effort physique… L’incontinence d’effort ne vas pas être précédée d’une envie d’aller uriner.
– incontinence impérieuse ou d’urgence : concerne 25% des cas. Dans ce cas-ci, la personne va ressentir une envie incontrôlable, envie qui va peut-être accrue au contact de l’eau ou d’une surface froide. La fréquence des mictions se voit souvent augmentée.
– incontinence mixte : environ 25% des cas. Le patient souffrant d’incontinence mixte va avoir à la fois les symptômes d’une incontinence d’effort et ceux d’une incontinence impérieuse.
– incontinence par regorgement : touche préférentiellement les hommes, suite à une augmentation de la pression abdominale. L’incontinence à la différence des précédentes se caractérise par le fait que la vessie ne se vide pas subitement. Au contraire, sa vidange se fait très mal et les fuites vont être dues à un « trop plein ». Imaginez un vase plein d’eau dans lequel vous continuez d’en verser, cela déborde.
– vessie dite neurologique : ben souvent, on la retrouve dans les pathologies centrales du système nerveux central. La vessie fonctionnant parfaitement, c’est le centre de contrôle qui dysfonctionne.
Quelles solutions pour traiter efficacement l’incontinence urinaire ?
Il existe plusieurs solutions pour vous soulager ; elles sont complémentaires, et doivent être adaptées à votre situation.
Elles ne sont pas pour autant des solutions miracles qui agissent en une ou deux consultations. Elles vont demander une certaine assiduité de votre part.
Il faudra quelques mois pour en venir à bout, mais, de mon point de vue, le résultat mérite que vous preniez le temps. Il est important de savoir que le travail nécessaire à la récupération d‘une bonne continence de la vessie est valable autant pour les femmes que pour les hommes. Il est préférable lorsque les pertes sont trop fréquentes de porter des protections intimes qui permettent de limiter le désagrément lié aux fuites.
Consulter un ostéopathe
Le rôle de l’ostéopathe va être de venir travailler sur l’environnement de la vessie ainsi que sur la vessie directement.
Plusieurs point clés sont à travailler :
1 -La pression abdominale :
elle résulte à la fois de la pression induite par :
– le diaphragme à chaque mouvement respiratoire (inspiration et expiration),
– des mouvements propres de chaque organe (ex : le rein parcours plusieurs kilomètres par jour lorsqu’il s’abaisse et remonte pendant les respirations),
– la modification du volume des organes (augmentation du volume de l’estomac après les repas),
– la production de gaz lors de la digestion et des contraintes soumise par le port des vêtement ajustés.
– De notre posture qui va avoir un double impact. Elle va jouer sur l’augmentation de la pression abdominale ainsi que sut le positionnement des organes.
Il est important de s’attarder à vérifier le positionnement, la mobilité et la motilité de l’ensemble des organes abdominaux positionnés plus haut que la vessie. La pression intraabdominale va être répartie sur l’ensemble des organes et viscères de l’abdomen. Si un organe n’est pas en capacité d’amortir la pression alors ce sont les organes sous-jacents qui vont en totalité la subir. Le travail de la posture va également venir jouer sur l’innervation.
2 -Le système nerveux
– Travail du cadre osseux lombo-sacro-coccygien : lieu d’émergence de l’innervation de la vessie.
– Plexus solaire : innervation du système digestif situé au-dessus de la vessie.
3 – Travail sur la mobilité de la vessie et des organes du petit bassin : utérus/ prostate, trompes/ testicule, ovaire/ vésicule séminale, rectum…
4 – Autres causes pouvant induire des tensions sur la vessie : cicatrices (césarienne, épisiotomie, péridurale, hernie, appendicectomie…).
ZOOM SUR LE PERINEE :
Tonifié par la rééducation périnéale, il peut être également travaillé en ostéopathie pour lui rendre souplesse et vitalité. L’ensemble des structures qui le composent peuvent être travaillées séparément (par voie externe bien entendu, rappelons que les ostéopathes n’ont pas le droit de pratiquer des techniques internes).
Consulter un urologue
Le mot du Pr Messas, Chirurgien urologue :
Les traitements dispensés en ostéopathie (ou en kinésithérapie) ne permettent pas toujours d'éradiquer totalement l'incontinence urinaire chez la femme.
Cependant, la rééducation périnéale et l'ostéopathie peuvent toujours être tentées en première intention car elles permettent aux patientes d'avoir une meilleure compréhension et un meilleur contrôle du périnée ce qui est toujours favorable.
Le parcours de soins en urologie démarre par un bilan complet dont l'objectif est d'identifier une possible cause organique de l'incontinence (ou une descente d’organe associée); ce bilan inclus un bilan urodynamique, une cystoscopie, une échographie pelvienne ainsi qu'un examen clinique.
La rééducation périnéale
Le périnée est une structure clé du petit bassin ; de sa tonicité dépend le contrôle des fonctions digestives et urinaires.
Le renforcement du périnée est primordial mais ne se fera pas spontanément par les muscles périnéaux. Il va falloir l’aider, en reproduisant les contractions périnéales. Cela est possible par la stimulation des réflexes des muscles du périnée.
Les techniques mises en place par les praticiens sont indolores et peuvent être réalisées en cabinet de sage-femme ou de kinésithérapeute ou à la maison.
Et pour les hommes ?
Mettez de côté tous vos préjugés ; certes; la rééducation périnéale est largement pratiquée de nos jours chez les femmes suite à l’accouchement. Mais il ne faut pas croire qu’il n’est pas possible pour un homme de faire une rééducation lorsque son périnée est affaibli. Pour les hommes, il faudra simplement s’orienter vers un kinésithérapeute spécialisé en urologie.
La chirurgie
Les chirurgiens ont à leur disposition différentes techniques en fonction de vos symptômes et pathologies.
– Les bandelettes sous-urétrales : vont permettre de repositionner la vessie et de soutenir l’urètre.
– La neuromodulation sacrée : rencontrée particulièrement dans les cas d’hyperactivité sévère de la vessie. Elle consiste en une implantation sous la peau d’un boitier connecté aux nerfs de la vessie et du sphincter.
– L’injection de toxine botulique (Botox) : faite directement dans le muscle de la vessie pour calmer sa stimulation. Le procédé doit être renouvelé pour être efficace.
La chirurgie est proposée essentiellement pour une incontinence majeure suite à une descente d’organe (vessie) ou pour une vessie hyperactive sévère. Dans les autres cas de figure, la rééducation périnéale couplée à l’ostéopathie donne de très bons résultats.
Après la chirurgie, l’ostéopathie va permettre de travailler sur les adhérence cicatricielles et d’optimiser les résultats.
Les conseils de votre ostéopathe :
En cas de fuite, ne pas attendre en se disant « ce ne sont que des petites fuites, ce n’est pas bien gênant ». Il vaut mieux prendre en charge pendant que l’atteinte n’est encore que minime, le travail sera moins conséquent et plus rapide.
Souvent négligée à tort, l’hydratation joue un rôle prépondérant dans la tonicité et l’élasticité de l’ensemble de nos tissus.
Faire des exercices non violents pour le périnée qui permettent son renforcement.
Pour les femmes, ne surtout pas négliger la rééducation périnéale.
Ne restez pas isolé et parlez-en à vos thérapeutes, des associations existent aussi comme urofrance.
Mélissa CARBONELL- RICO
Ostéopathe diplômée de l’institut supérieure d’Ostéopathie de Lyon (ISOstéo). Je partage mon temps professionnel entre mes cabinets (Eysines et Barsac) et les urgences à domiciles sur la métropole de Bordeaux. Spécialisée en pédiatrie et périnatalité, j'accorde une importance particulière à votre écoute pour une prise en charge optimale.
et votre éventuelle expérience avec l’ostéopathie !
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