La luxation acromio-claviculaire
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La luxation acromio-claviculaire est l’une des plus fréquentes du corps : à elle seule, elle représente 10% des luxations ! Quels tissus touche-t-elle exactement ? Que faire lorsqu’elle survient, et quels traitements complémentaires peuvent vous accompagner dans votre rééducation ?
L’acromio-claviculaire, une articulation de l’épaule
L’articulation acromio-claviculaire fait partie des cinq articulations qui composent le complexe de l’épaule. Au total, celui-ci compte :
- Trois articulations dites “vraies” entre deux os avec du cartilage : la gléno-humérale, sterno-claviculaire, et donc l’acromio-claviculaire.
- Deux “fausses” articulations, qui sont des espaces de glissement entre os et muscles : la scapulo-thoracique et la sous-deltoïdienne.
L’acromio-claviculaire désigne l’articulation entre l'extrémité externe de la clavicule et l’acromion, qui est un rebord osseux de l’omoplate. Cette articulation ne compte qu’une toute petite surface de cartilage et n’a qu’une petite amplitude de mobilité, bien que celle-ci soit essentielle pour effectuer les mouvements d’épaule et de bras.
Sa stabilité est importante et est maintenue par deux ligaments (le ligament acromio-claviculaire et le ligament coraco-claviculaire) ainsi que par les différents muscles de l’épaule. Cependant, lors de chocs, l’articulation acromio-claviculaire peut être sujette aux luxations.
La luxation acromio-claviculaire : définition
Différence entre entorse et luxation
La luxation se distingue de l’entorse et est plus grave que celle-ci.
Dans les deux cas, un mouvement / choc ou autre traumatisme force l’articulation à dépasser son degré de mobilité, ce qui lèse les ligaments et parfois d’autres structures alentour. Cependant, dans l’entorse, l’articulation récupère son axe physiologique après l’événement traumatique.
Dans la luxation, les surfaces articulaires sont déplacées. On peut voir apparaître une déformation : les deux pièces de l’articulation ne sont plus à leur place.
Mode de survenue
La luxation acromio-claviculaire est le plus souvent causée par un choc sur le moignon de l’épaule. Elle peut survenir dans différentes situations :
- Accident de la voie publique : accident de voiture, chute à vélo, en trottinette…
- Choc lors de la pratique sportive : rugby, judo, équitation, ski…
Le contexte clinique est donc traumatique. Une prise en charge rapide est nécessaire : il est nécessaire d’identifier le stade de la luxation.
Les stades de l'entorse ou luxation acromio-claviculaire
L’entorse ainsi que la luxation acromio-claviculaire sont classifiées sur une échelle en six stades (selon la classification de Rockwood, la plus fréquemment utilisée en médecine). Les trois premiers concernent uniquement les entorses, les trois autres, la luxation :
- Stade I : entorse bénigne du ligament acromio-claviculaire (l’articulation est toujours en place).
- Stade II : entorse avec déchirure du ligament acromio-claviculaire, léger bâillement articulaire (l’articulation est toujours en place).
- Stade III : entorse avec déchirure du ligament acromio-claviculaire et des ligaments coraco-claviculaire (l’articulation est toujours en place).
- Stade IV : déchirures ligamentaires identiques au stade III avec luxation postérieure de la clavicule.
- Stade V : déchirures ligamentaires identiques au stade III avec arrachement des insertions musculaires du trapèze et du deltoïde sur la clavicule.
- Stade VI : déchirures ligamentaires identiques au stade III avec luxation inférieure de la clavicule (sous l’apophyse coracoïde de l’omoplate).
La luxation la plus fréquente est la luxation postérieure de la clavicule, correspondant au stade IV. Cependant, la luxation inférieure existe aussi et est d’autant plus grave qu’elle peut mener à une lésion du plexus brachial, c’est-à-dire des nerfs du bras.
Symptômes et signes cliniques
Qu’il s’agisse d’une entorse ou d’une luxation, le traumatisme lésant les ligaments entraînera une douleur de l'épaule, qui peut s’accompagner d’une tuméfaction (oedème et ecchymose) dans les deux cas.
Selon le stade, la manifestation la plus claire de la luxation acromio-claviculaire qui apparaît est déformation qu’elle entraîne, au niveau de l’épaule. La clavicule, parce que les ligaments rompus ne la maintiennent plus, forme une bosse.
Il existe aussi, bien sûr, une augmentation de la laxité. Celle-ci se teste facilement : en appuyant sur la “bosse” formée par la clavicule, celle-ci bouge dans des degrés de mobilité anormaux. On appelle ce mécanisme une “touche de piano”.
Il existe des formes chroniques de luxation acromio-claviculaire (pour des personnes chez qui on retrouve souvent des antécédents de traumatismes sur la zone) : dans ce cas, on retrouve une douleur lancinante, des craquements et une saillie moins prononcée de la clavicule.
Diagnostic d’une luxation acromio-claviculaire
Examen clinique
Lors de votre consultation médicale, le médecin effectuera un examen clinique pour évaluer votre douleur et l’état de la zone : il constatera la laxité ligamentaire et la présence ou non d’un déplacement de l’articulation. Par la suite, il vous orientera vers des examens complémentaires pour déterminer le traitement le plus adapté.
Bilan radiologique et examens complémentaires
Le bilan radiologique est un point majeur de la prise en charge de la luxation acromio-claviculaire. Il permet d’évaluer la gravité et le stade de l’entorse/luxation, ainsi que la position véritable de la clavicule. C’est ainsi que seront déterminées les options du traitement : chirurgical ou médical.
Une IRM complémentaire peut parfois être prescrite, bien que cela ne soit souvent pas nécessaire.
Cas graves : traitement par chirurgie
À partir du stade IV, qui correspond à une luxation avec rupture totale des ligaments, la chirurgie s’impose. Le but est de stabiliser à nouveau l’articulation. Plusieurs protocoles sont possibles (brochage acromio-claviculaire, vissage coraco-claviculaire, ligamentamentoplastie). Ils présentent tous des avantages et des inconvénients, et le choix doit être effectué par vous et votre professionnel de santé en évaluant précisément votre situation.
Ces chirurgies sont en général assez courtes (moins d’une heure). Le bras est par la suite immobilisé pour une durée de quatre à six semaines, le temps de la cicatrisation, puis la rééducation est débutée, environ un mois après l’opération.
Cas moindres : traitement médical
Pour les stades I à III (bien que le stade III puisse, dans certains cas rares, nécessiter une opération), on ne recommande pas de chirurgie car elle n’est pas nécessaire. Un traitement médical est mis en place :
- Immobilisation de quatre à six semaines du bras, coude au corps, pour permettre la cicatrisation.
- Puis traitement par rééducation en kinésithérapie.
Dans le cas du stade III, ce traitement peut ne pas suffire car il reste parfois une laxité résiduelle qui résulte en une instabilité de l’articulation. Si la personne touchée pratique une activité sportive, cela peut favoriser la récidive de luxation acromio-claviculaire. Si vous êtes concerné, parlez-en à votre médecin.
Ostéopathie et traitements complémentaires
Dans le cadre de votre prise en charge pour une luxation acromio-claviculaire, en plus de votre prise en charge médicale, vous pouvez consulter votre ostéopathe. Comme pour le reste des traitements, son action dépendra du stade de gravité de votre blessure.
Attention cependant : un ostéopathe ne réduit jamais une luxation. Cet acte médical doit être réalisé par un médecin habilité.
Ostéopathie et récupération post-chirurgie
Pour les entorses/luxations de stade IV à VI, nous vous recommandons de consulter votre ostéopathe après la période de cicatrisation de votre opération. Plus tôt, il ne pourrait pas vous manipuler. Durant votre période de rééducation, votre ostéopathe vous accompagne pour diminuer les adhérences cicatricielles et récupérer la mobilité de votre épaule, en complément de la kinésithérapie. Il est important de traiter les blocages qui pourraient être présents pour aider au bon rétablissement.
Ostéopathie et rééducation
Même sans chirurgie, votre ostéopathe peut vous accompagner durant votre période de rééducation. À nouveau, il vaut mieux éviter de consulter durant la période d’immobilisation et plutôt par la suite. L’action de l’ostéopathe, par ses techniques douces et efficaces, permet que la rééducation se passe au mieux mais également de diminuer vos douleurs.
Ostéopathie et douleurs ligamentaires
Des douleurs ligamentaires résiduelles sont souvent ressenties, même après la fin de la période de rééducation. Elles sont souvent associées à une laxité résiduelle. Le traitement des fascias, des muscles et des dysfonctions articulaires permet de diminuer les tensions exercées sur les ligaments et ainsi de soulager leur expression douloureuse.
Luxation acromio-claviculaire, douleur cervicale et ostéopathie
Qu’elle soit directement consécutive au traumatisme ou qu’elle apparaisse plus à distance de celui-ci, une douleur cervicale peut survenir suite à une luxation acromio-claviculaire. L’immobilisation du bras peut en être le facteur déclenchant, car elle a pour conséquence une augmentation des tensions exercées sur les cervicales. Le bilan, toujours complet, de votre ostéopathe, permet de détecter les causes de ces douleurs et ainsi de vous soulager. L’ostéopathe n’agit pas que sur la blessure en elle-même, mais aussi sur ses conséquences plus à distance !
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