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Comprendre les causes des douleurs musculaires

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La « douleur musculaire » recouvre des réalités diverses : douleur immédiate à l’effort, courbatures retardées (DOMS), douleur myofasciale avec points irritable au toucher, douleurs persistantes non proportionnelles à une lésion, ou douleurs liées à des terrains métaboliques, hormonaux ou médicamenteux. 

En périphérie, des nocicepteurs détectent les contraintes mécaniques et les médiateurs chimiques (protons/H+, ATP, bradykinine, prostaglandines) qui s’accumulent lors d’ischémie ou de micro-dommages. Au-delà, le système nerveux peut amplifier ces signaux : c’est la sensibilisation centrale. Comprendre ces étages guide la prise en charge.

1) Douleur immédiate liée à l’effort : métabolites et ischémie transitoire

Pendant un effort soutenu, surtout excentrique ou inhabituel, la contraction comprime brièvement les capillaires. L’oxygénation baisse, des métabolites s’accumulent et activent les terminaisons nociceptives musculaires. Cette douleur « à chaud » est un signal d’alarme utile, qui cède quand la perfusion se normalise. À surveiller : douleur disproportionnée, faiblesse marquée, fièvre, urines foncées ou douleur au repos → bilan médical pour éliminer une atteinte sévère.

2) Courbatures retardées (DOMS)

Les DOMS apparaissent 6–12 h après l’exercice, culminent à 24–72 h et s’estompent en 5–7 jours. Elles sont plus fréquentes après un travail excentrique ou « nouveau ». Les mécanismes associent micro-lésions ultrastructurales, inflammation locale et sensibilisation des afférences musculaires, avec raideur et baisse de force transitoires.

À retenir

  • Introduire progressivement l’excentrique et « préconditionner » les muscles.
  • Soigner la récupération : sommeil, hydratation, alimentation.
  • Massages/approches mécaniques : effets modestes mais utiles s’ils facilitent le mouvement.

Idée reçue : les DOMS ne sont pas dues à du « lactate coincé », mais à une réponse inflammatoire et à une désorganisation ultra-structurelle transitoire.

3) Douleur myofasciale et « points gâchettes »

La douleur myofasciale est très fréquente. Elle se caractérise par des zones hyperirritables au sein d’un faisceau tendu : la pression reproduit la douleur locale et parfois projetée. Les mécanismes proposés combinent surcharge locale, dysfonction de la plaque motrice, ischémie/énergie, neuro-inflammation périphérique et sensibilisation.

Facteurs déclenchants courants

  • Gestes répétitifs, posture prolongée, sédentarité au travail.
  • Récupération insuffisante, stress et manque de sommeil (abaissement du seuil douloureux).
  • Montée en charge trop rapide, absence de variabilité des tâches.

4) Quand le système nerveux « monte le volume » : sensibilisation centrale

La sensibilisation centrale correspond à une hyper-réactivité des réseaux douloureux : pour un même signal périphérique, la douleur est amplifiée et diffuse. Clinique : allodynie, hyperalgésie, intolérance à l’effort, troubles du sommeil, fatigabilité. Cette composante explique qu’une douleur aiguë puisse « déborder » et s’entretenir. Elle nécessite une approche biopsychosociale : éducation, exposition graduée au mouvement, optimisation du sommeil, gestion du stress et coordination pluridisciplinaire.

5) Mode de vie et travail : les charges « à bas bruit »

Postures statiques (assise prolongée, écrans) et gestes répétitifs entretiennent une ischémie locale et une fatigue métabolique. La variabilité des positions, les pauses actives et un dosage effort-repos (« pacing ») réduisent nettement le risque. Le sommeil est un levier majeur : le manque de sommeil augmente la sensibilité à la douleur, tandis que son amélioration diminue l’intensité douloureuse.

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6) Causes médicales spécifiques à ne pas manquer

  • Hypothyroïdie : myalgies diffuses, crampes, fatigabilité, faiblesse d’effort, parfois élévation des enzymes musculaires. Le traitement substitutif améliore les symptômes.
  • Statines : des symptômes musculaires existent, mais une partie des myalgies rapportées n’est pas causale. Un bilan raisonné s’impose avant d’interrompre un traitement cardioprotecteur.
  • Vitamine D : l’insuffisance peut s’associer à douleurs et faiblesse (notamment chez la personne âgée). La supplémentation est surtout utile en cas de déficit avéré.

Adresser en médecine : douleurs inexpliquées persistantes, faiblesse progressive, fièvre/amaigrissement, urines foncées, déficit neuro, ou toute douleur disproportionnée après effort.

7) Les « couches » de la douleur : un modèle utile

  1. Nociception périphérique (métabolites, micro-dommages, points myofasciaux).
  2. Facteurs mécaniques (charge, posture, coordination motrice).
  3. Facteurs de modulation (sommeil, stress, attentes, contexte pro).
  4. Sensibilisation centrale (amplification, diffusion, persistance).

Identifier la couche dominante oriente les priorités : amélioration du sommeil et réassurance si l’hypervigilance domine ; progression des charges et gestion des DOMS si l’effort est le facteur clé ; désensibilisation mécanique (pression tolérable, mobilités, renforcement) si la couche myofasciale prime.

8) Stratégies basées sur les preuves

a) Éducation, réassurance, progression

Expliquer les mécanismes, différencier nociception et sensibilisation, et programmer un retour graduel au mouvement réduisent la peur-d’évitement et les rechutes. Les DOMS sont attendues et transitoires.

b) Mouvement et renforcement

Le renforcement progressif (avec composante excentrique maîtrisée) améliore la tolérance mécanique, élève le seuil douloureux et réduit la fréquence/intensité des DOMS à moyen terme (effet « repeat bout »).

c) Récupération de qualité

Sommeil suffisant et régulier, hydratation, apport protéique adapté et gestion du stress influencent la perception de la douleur et la réparation tissulaire.

d) Soins locaux et automassages

Les massages et techniques de pression tolérable peuvent réduire temporairement la douleur myofasciale et faciliter l’amplitude. Les automassages (balle, rouleau) sont utiles s’ils restent dosés.

e) Aides topiques non médicamenteuses

Certains gels topiques à effet sensoriel procurent un soulagement transitoire et aident à rebouger. L’usage ponctuel de produits comme Biofreeze peut s’intégrer à une stratégie globale pour bouger mieux et plus tôt, sans prétendre corriger à lui seul les causes. Toujours respecter les contre-indications et le mode d’emploi.

9) Rôle de l’ostéopathe : évaluer, expliquer, coordonner

  1. Évaluer : histoire, localisation/projection, drapeaux rouges, sommeil/activité, facteurs professionnels.
  2. Expliquer : mécanismes, DOMS, intérêt de l’exposition graduée et du pacing.
  3. Optimiser : stratégiques corporelles (respiration, mobilités confortables, travail tissulaire doux), conseils d’activité, auto-soins.
  4. Coordonner : avis médical (hypothyroïdie, médicaments), kinésithérapie, soutien psychologique si nécessaire.

10) Prévenir les douleurs musculaires : 6 axes concrets

  • Progressivité : +5–10 %/semaine selon le niveau, introduction graduelle de l’excentrique.
  • Variabilité : alterner groupes musculaires, positions et filières énergétiques.
  • Micro-pauses : toutes les 30–45 min, 1–2 min de décharge active.
  • Sommeil et récupération : horaires réguliers, routine d’endormissement, exposition à la lumière du matin.
  • Auto-soins : automassage tolérable, mobilité douce, gels topiques sensoriels si besoin, puis reprise progressive.
  • Suivi : douleur persistante > 3–6 semaines, faiblesse progressive ou signes généraux → évaluation médicale.

Conclusion : comprendre pour mieux bouger

Les douleurs musculaires résultent d’un dialogue entre périphérie (métabolites, micro-lésions, myofascial), mécanique (charge, posture), modulateurs (sommeil, stress) et système nerveux (sensibilisation). La bonne nouvelle : de nombreux leviers sont accessibles. En combinant éducation, progressivité, sommeil, activité dosée et adjuvants non médicamenteux, on facilite la reprise de mouvement et la réduction de la douleur. 

 

Références (sélection, sans liens)

  1. Mense S. Muscle Pain: Mechanisms and Clinical Significance. 2008.
  2. Curatolo M. Central Sensitization and Pain. 2023.
  3. Latremoliere A, Woolf CJ. Central Sensitization. 2009.
  4. Chen J et al. DOMS: Systematic Review & Network Meta-analysis. 2025.
  5. German Journal of Sports Medicine. Update DOMS. 2024.
  6. Zhai T et al. Trigger point theory & myofascial pain — review. 2024.
  7. Shah JP et al. Myofascial Trigger Points: Historical & Scientific. 2015.
  8. Monclús-Díez G et al. Prevalence of Myofascial Trigger Points in Low Back Pain — Systematic Review. 2025.
  9. Queme LF et al. Peripheral Mechanisms of Ischemic Myalgia. 2017.
  10. Kourbanova K et al. Effect of Sleep Loss on Pain — Review. 2022.
  11. Fariduddin MM. Hypothyroid Myopathy — StatPearls. 2024.
  12. Jeeyavudeen MS et al. Statin-related Muscle Toxicity — Review. 2022.
  13. National Lipid Association. Guidance on Statin-Associated Muscle Symptoms. 2023.
  14. Sizar O. Vitamin D Deficiency — StatPearls. 2023.

Note éditoriale — Ce contenu, destiné au grand public averti et aux professionnel·les, ne remplace pas un avis médical. Il simplifie certains mécanismes pour des raisons pédagogiques.

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