Sciatique : les 7 questions à se poser
Consultez un ostéopathe agréé près de chez vous.
Vous êtes nombreux à avoir déjà ressenti cette douleur assez insoutenable dans le bas du dos et la fesse ! On parle communément de sciatique dans ce cas, mais qu’est-ce qu’une véritable sciatique ? Comment la reconnaître ? Comment soulager les douleurs ?
La sciatique n’est, en réalité, qu’un symptôme, un signe d’alerte : elle révèle bien souvent une pathologie sous-jacente. Elle se définit comme une douleur liée au nerf sciatique (névralgie du nerf sciatique), provoquée par la compression et/ou l’inflammation de ce nerf. Elle est presque toujours unilatérale et se traduit par de vives douleurs le long du trajet nerveux.
En médecine, la véritable névralgie du nerf sciatique est déclenchée par la compression d’une de ses racines nerveuses au niveau de son émergence, soit entre la quatrième et la cinquième vertèbre lombaire (L4-L5), soit entre la cinquième lombaire et la première vertèbre sacrée (L5-S1).
On la distingue de la sciatalgie tronculaire qui est la manifestation d’une compression sur n’importe quelle autre partie du nerf, après la fusion de ses racines en tronc nerveux. La plupart du temps, dans ce cas, c’est le muscle piriforme, trop contracturé, qui gêne le nerf sciatique et provoque les douleurs.
1- Comment savoir si vous souffrez d’une sciatique ?
Le nerf sciatique est un nerf qui assure à la fois la sensibilité d'une partie du membre inférieur et une partie de ses mouvements : il est sensitif et moteur. C'est le plus gros et le plus long nerf de l'organisme : lorsqu’il est en souffrance, difficile de l’ignorer.
La douleur est le signe d’alarme principal !
Il s’agit d’une douleur vive, à type de décharges électriques, de coups de couteau ou de douleur en éclair qui irradie dans la fesse, puis le long de la cuisse et du mollet, parfois jusqu’au pied. La plupart du temps cette douleur est associée à des lombalgies (lombosciatique).
- En cas d’atteinte de la racine nerveuse L5 : la douleur lombaire se poursuit dans la fesse, sur la face externe
de la cuisse et de la jambe et croise le dos du pied pour gagner le gros orteil
- En cas d’atteinte de la racine nerveuse S1 : la douleur lombaire continue dans la fesse, sur la face postérieure de la cuisse et de la jambe, et passe ensuite par la plante du pied pour atteindre le cinquième orteil.
S’il s’agit d’une sciatalgie tronculaire, notamment causée par le muscle piriforme, la douleur ne va généralement pas au-delà du genou. Plus d'informations dans notre article sur le syndrome du piriforme.
Les autres symptômes évocateurs :
- les troubles de la sensibilité : ils peuvent se manifester sous forme de fourmillements, engourdissement, picotements, diminution ou perte de sensibilité, particulièrement au niveau du pied et de la jambe.
- les troubles moteurs : une faiblesse musculaire peut apparaître, particulièrement au niveau du pied et de la jambe, ce qui peut rendre la marche difficile.
2- Quelles sont les causes de la sciatique ?
La cause principale de la sciatique est la hernie discale L4-L5 ou L5-S1 (85 % des cas). En effet, une hernie au niveau de ces étages vertébraux est susceptible de provoquer une compression d’une des racines nerveuses du nerf sciatique.
D’autres étiologies peuvent mener à une sciatique :
- l’arthrose, notamment à cause des ostéophytes,
- les pathologies inflammatoires (ex. : spondylarthrite ankylosante, pseudopolyarthrite rhizomélique),
- les infections au niveau du rachis (ex. : spondylodiscite : mal de Pott, …),
- les tumeurs ou métastases vertébrales,
- un rétrécissement du canal lombaire, chez les personnes âgées (= Sténose lombaire),
- les fractures tassements,
- les spondylolisthésis.
Il existe des facteurs de risque qui favorisent l’apparition d’une sciatique :
- le port de charges lourdes,
- l’obésité,
- la grossesse,
- le diabète,
- une musculature du dos insuffisante,
- une mauvaise posture prolongée et répétitive.
3- Quelle est la durée d’une crise ?
Une crise de sciatique peut durer 1 à 2 semaines et disparaît généralement de manière spontanée au bout de quelques semaines.
Lors de son apparition, la douleur est souvent très intense, ce qui implique la plupart du temps une période de repos de 24 à 48 heures. Cependant, pour éviter d'aggraver la crise, il est important de ne pas rester inactif et de pratiquer une activité douce, comme la marche : le fait de marcher permet de préserver la masse musculaire sans forcer, tout en aidant les muscles à se détendre. Lorsque la douleur s'atténue, il est possible de pratiquer de la natation afin de renforcer les muscles du dos.
4- Comment la soulager ?
Soulagez vos douleurs avec l’ostéopathie !
Elle peut s’avérer très efficace et c’est une méthode naturelle qui n’engendre pas d’effets secondaires comme les anti-inflammatoires par exemple. L’ostéopathe permet de relâcher les tensions au niveau de la région du nerf sciatique et d’améliorer les douleurs. Vous pouvez avoir plus d'information sur notre article l’ostéopathie pour soulager la sciatique : un traitement efficace et naturel.
Plusieurs traitements peuvent vous être proposés, dont principalement : les traitements médicamenteux, les infiltrations, la chirurgie selon le contexte et la kinésithérapie.
S’il s’agit de votre première crise, d’une sciatique hyperalgique, ou d’une sciatique avec signes de gravité, il est impératif de consulter votre médecin afin qu’il puisse rapidement établir un diagnostic et vous donner le traitement adapté. Il n’est pas recommandé dans ce cas d’aller directement voir votre ostéopathe.
Les solutions alternatives pour soulager la sciatique
Pour apaiser une crise de sciatique, plusieurs solutions sont possibles en plus du repos et des différents traitements proposés :
- l'application de chaleur au niveau du nerf sciatique favorise le relâchement des muscles et permet de diminuer les douleurs. Pour cela, vous pouvez prendre un bain chaud, ou appliquer un coussin chauffant, une bouillotte ou une serviette chaude sur la zone.
- des massages légers et doux permettent également d'assouplir la zone douloureuse, vous pouvez également utiliser une crème décontractante ou anti-inflammatoire pour accentuer les effets.
- certaines plantes et huiles essentielles aux vertus anti-inflammatoires favorisent la guérison d'une crise de sciatique (saule, harpagophytum, lavande, millepertuis, HE de menthe poivrée, cajeput, gingembre…)
5- Comment dormir avec une sciatique ?
Dans la plupart des cas, que vous souffriez de douleurs ou non, la position la plus recommandée pour dormir est la position allongée sur le dos. En cas de sciatique, c’est également cette position qui sera préconisée car elle décharge la pression au niveau des disques et n’engendre aucune asymétrie susceptible de créer des tensions musculaires au niveau du bassin et des lombaires. Vous pouvez également, dans cette position, replier la jambe du côté de la sciatique en grenouille avec un coussin sous le genou : cette position de Flexion/Abduction/Rotation externe de hanche permet d’alléger les tensions au niveau du nerf sciatique, notamment lorsqu’il est comprimé par le muscle piriforme.
En fonction de l’importance de vos douleurs, le fait d’être à plat sur le dos peut entraîner une sensation d’inconfort. Si vous préférez dormir sur le côté, repliez les jambes en chien de fusil avec un coussin entre les genoux et un oreiller assez épais pour que la tête reste dans l’axe de la colonne. Le fait d’avoir un coussin entre les genoux est primordial car cela permet de maintenir votre bassin et vos lombaires dans une position neutre afin d’éviter les déséquilibres susceptibles d’entraîner une contrainte au niveau du nerf sciatique.
Si le nerf sciatique est comprimé par le muscle piriforme et que les positions précédentes ne vous permettent pas de trouver le sommeil, dormir sur le ventre avec la cuisse ouverte sur le côté en grenouille peut soulager la sciatalgie. Toutefois, la position pour dormir sur le ventre est déconseillée car elle entraîne une rotation de la tête et du buste d’un côté ainsi qu’une cambrure du dos, créant ainsi une asymétrie et des déséquilibres musculo-squelettiques.
6- Quels sports peut-on pratiquer ?
Les sports nécessitant une activité intense qui implique de la course, des changements brutaux de direction ou des sauts sont à bannir. On retrouve, parmi eux, notamment tous les sports dits d’impact, soit la plupart des sports collectifs (football, basketball, handball, volleyball, etc...). Les pratiques sportives qui entraînent un tassement de la colonne vertébrale sont aussi à risque : les activités comme l’équitation, le footing ou la corde à sauter, sont donc à éviter. De même pour tous les sports asymétriques, qui font appel à des mouvements brusques : tennis, badminton, golfe, etc…
En cas de sciatique, il est préférable de s’orienter plutôt vers la marche, la natation, ou les pratiques plus ou moins douces comme le yoga.
La natation pour soulager la sciatique
La pratique de la natation est bénéfique en cas de sciatique, et généralement en cas de douleurs du dos car c’est une activité qui n’est pas du tout traumatisante pour les articulations et les muscles du corps en général.,
L’avantage précieux de l’eau est qu’elle supporte le poids de votre corps : vous êtes presque en apesanteur ; ainsi, vos vertèbres ne sont pas comprimées et les mouvements ne sont pas violents, ce qui permet une relaxation de l’ensemble des articulations et des muscles de la colonne vertébrale. Grâce à cette détente musculo-squelettique globale, la perception de la douleur n’est plus la même une fois dans l’eau, ce qui fait de la natation un allié indispensable notamment après une phase inflammatoire aiguë de sciatique.
De plus, nager contribue à renforcer les muscles de votre dos : la résistance naturelle de l’eau multiplie l’intensité du travail musculaire nécessaire pour effectuer les mouvements, tout en protégeant vos articulations.
N’oubliez pas que la faiblesse des muscles de la colonne vertébrale est un facteur de risque de sciatique, d’hernie discale, et d’arthrose. En effet, les muscles du dos soutiennent la colonne vertébrale en charge et permettent de limiter la pression du poids du corps sur les vertèbres. Ce sont ces muscles qui vous permettent de maintenir une posture correcte en position assise et debout. En améliorant votre maintien musculaire au niveau du dos, vous soulagez ainsi vos vertèbres et vous limitez l’usure de vos articulations intervertébrales. C’est pour cela que la natation est un sport fortement recommandé en cas de sciatiques et de lombalgies.
Quelle nage pratiquer avec une sciatique ?
Si la natation permet de soulager les douleurs de la sciatique, il faut cependant être précautionneux, y aller progressivement, et surtout privilégier un certain type de nage.
Le dos crawlé est de loin la nage la plus préconisée : elle permet de muscler le dos, la sangle abdominale et les épaules. Son point fort est qu’elle respecte les courbures de votre dos, qui reste bien droit lors de l’exercice. Elle n’implique aucun mouvement néfaste pour la colonne lombaire et le bassin (hypersollicitation, torsion, cambrure).
Le crawl en revanche sollicite beaucoup les lombaires et induit un léger mouvement de rotation lors de la respiration, ce qui peut perturber le bas du dos et le bassin en aggravant ainsi la douleur sciatique. Il faut également oublier la brasse et le papillon qui sont des nages « traumatisantes » pour le dos et les articulations et qui nécessitent une musculature beaucoup plus importante.
Votre objectif en cas de sciatique ou lombosciatique est d’effectuer des mouvements amples et souples sans chercher à être rapide. Le but est de soulager vos douleurs et détendre toute votre masse musculaire, tout en vous musclant le dos. L’idéal est de nager 3 fois par semaine 30 à 45 minutes.
7- Quelle est la meilleure position ?
La douleur de sciatique est atténuée par le repos et la position allongée. La position allongée sur le dos est la position la plus adaptée pour limiter la charge sur les disques intervertébraux et pour réduire considérablement les douleurs. En effet, cette position décharge la pression au niveau des disques et ne provoque aucune contrainte de torsion. Elle respecte l’alignement de la colonne vertébrale, ce qui est formellement indiqué en cas de sciatique, notamment si elle est provoquée par une hernie discale.
De plus, la position allongée sur le dos est une position neutre pour la colonne vertébrale mais aussi le bassin et les membres inférieurs et elle implique un relâchement de tous les muscles. Ainsi, toutes les tensions articulaires et musculaires qui s’exercent sur le nerf sciatique sont moindres.
En présence d’une sciatique, veillez à vous allonger sur une surface souple et confortable. Si la cambrure de votre dos est importante et/ou que cette position est trop intense, la meilleure position pour vous sera, alors, la position allongée enroulée sur le côté, avec un coussin ou un traversin entre les jambes.
Quelques conseils si vous souffrez de sciatiques récidivantes :
- faire de l’exercice pour conserver la force de vos muscles dorsaux, favoriser la natation,
- maintenir une bonne posture lorsque vous êtes en position assise,
- investir dans un matelas adapté,
- éviter de vous pencher lorsque vous soulevez des objets lourds. S’accroupir est le meilleur moyen de se baisser pour éviter les douleurs,
- maintenir un régime alimentaire sain. L’obésité et le diabète sont des facteurs à risque de la sciatique.
Article écrit par Marie Raybaud, ostéopathe DO à Hyères
et votre éventuelle expérience avec l’ostéopathie !
Temoignages
Votre expérience est précieuse ! Partagez-là avec notre communauté de plus de 199658 patients.
Racontez nous votre parcours thérapeutique, vos symptômes, et votre éventuelle expérience avec l’ostéopathie !