Compression et douleur du nerf pudendal : on vous dit tout !
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Nous allons dans cet article détailler les causes de votre douleur de névralgie pudendale à travers deux principes au cœur de l’explication neurologique de la névralgie pudendale.
La compression du nerf pudendal
Le vide dans le corps ?
Les représentations anatomiques sont des modèles pour comprendre le corps humain.
Les espaces, les distances représentés entre les organes sont souvent pures libertés pour l’individualisation des éléments dessinés !
Il n’existe pas de vide dans le corps.
Tous les organes sont juxtaposés. Le schéma de gauche par exemple ne représente pas du tout la réalité ; le schéma de droite permet d’un peu mieux comprendre qu’il n’existe pas de « vide ».
Toutes les parties des organes sont ainsi accolées aux autres. Ils créent une continuité permettant la transmission des forces.
Ainsi une artère bat à la fréquence du cœur. Cette artère est entourée, de muscles et autres tissus à qui elle transmet ses battements !
Mettez donc votre doigt sur un point de prise de pouls.
Les forcent vont dans les 3 dimensions de l’espace ! La nature des éléments (os, muscle, nerf, artère, viscère, …) ainsi que l’épaisseur feront varier la transmission de la force.
Ainsi s’il est possible de ressentir les transmissions d’une force, on ne sent pas sur chaque centimètre carré de notre corps notre pouls !
Et donc pour le nerf pudendal ?
Qu’est-ce qu’un nerf ?
Ce n’est rien d’autre qu’une gaine de câbles électriques véhiculant des informations entre un organe et le système nerveux.
Elément mécanique important : un nerf n’est pas franchement étirable ! Essayez avec un câble électrique, c’est pareil
Un nerf n’aime pas être étiré ou comprimé !
Le nerf pudendal possède un trajet dans le corps qui lui fait rencontrer bon nombre de tissus.
On retient classiquement les passages clefs de sa vulnérabilité au cours de son trajet : il rencontre successivement
- Le muscle piriforme :
Le nerf émerge de la colonne vertébrale dans le bassin au niveau des trous du sacrum (le sacrum étant la soudure de 5 vertèbres)-
Ces trous sont également le point d’amarrage du muscle piriforme.
Sa contraction induit la réduction de sa longueur et majore son épaisseur.
Une contraction maintenue de ce muscle au contact du nerf l’écrase contre l’espace environnant et peut induire son irritation
- Le grand ligament sacro sciatique :
Ce ligament est comme une corde reliant le sacrum et l’os de la hanche.
Dans son parcours le nerf passe au plus près de ce ligament et s’enroule autour.
Une adaptation de votre bassin à des forces va tendre ce ligament. Si le ligament se tend, le nerf et tous les éléments à l’entoure son soumis à la même force. Le nerf enroulé sur le ligament se comprime sur le ligament lors de cette force d’étirement. SI la force est maintenue c’est une compression du nerf.
- Le canal d’Alcock :
Un muscle et ses fibres musculaires sont entourées d’une aponévrose qui le délimitent. Comme pour une orange la pulpe est engainée dans ces fibres blanches qui en font un quartier.
Le canal d’Alcock est un dédoublement de l’aponévrose du muscle obturateur interne (un muscle profond du bassin). La contraction des fibres musculaires sont limitées par cette aponévrose. Quand vous essayez de rompre un quartier d’orange en le pliant, vous voyez se tendre la peau blanchâtre du quartier et la pulpe suivre le mouvement.
Temporairement cette tension de retenue de l’aponévrose sur le nerf n’occasionne aucun problème mais son maintien (raccourcissement et épaississement) va écraser le nerf sans son dédoublement d’aponévrose !
Ces lieux de compressions et les mécanismes cités sont les plus connus mais tout processus qui viendrait comprimer le nerf sur son trajet est susceptible de le faire souffrir :
Un périnée hypertonique, une fibrose liée à une ancienne cicatrice (chirurgie) ou à une ancienne chute peuvent également provoquer une compression sur le nerf pudendal.
Enfin, une accouchement long et compliqué peut provoquer parfois une irritation et une compression durable sur le nerf pudendal.
Mais bons nombres de nos patients ne relèvent pas de la médecine car les techniques d’imagerie ne montrent pas ces processus de compression ou d’étirement.
Mais la souffrance, les territoires tendus et la plainte rapportée confirme la névralgie pudendale.
Mais alors comment expliquer les autres cas ?
Et ceux qui ont tenté de réduire les tensions et forces sur le trajet du nerf pudendal sans d’avantage de résultats ?
D’où vient le problème ??
Le métamère, élément au cœur de l’explication de la douleur de la névralgie pudendale
L’organisation nerveuse
Le système nerveux est organisé, tel un saucisson il peut être découpé en tranches ou chacune est dévolue à gérer les informations entre un groupe d’organe donné et une tranche de système nerveux.
On appelle cela un métamère.
Le groupe d’organe se compose très souvent d’une région de la peau, d’un groupe musculaire, d’un groupe d’os, d’articulations et d’un ou plusieurs viscères.
Il existe autant de câbles électriques pour relier chaque organe à sa tranche de moelle. L’ensemble des câbles d’un étage forme un nerf. Les messages véhiculés vers la moelle l’informe de l’état de l’organe et tout ce qu’il lui arrive.
Exemple : un muscle qui est étiré informe la moelle de son étirement.
Ainsi la moelle « ajuste » l’état de l’organe en lui envoyant un message d’activité pour répondre à cet état.
Exemple : au muscle étiré, la moelle va induire sa contraction.
Le métamère au cœur de la problématique
L’analogie de la « maison familiale »
Voyez le métamère comme une mère de famille qui aurait à charge une maison et ses occupants.
Lorsqu’il y a une chambre en désordre dans la maison celle-ci perd sa fonction de chambre à coucher.
La mère de famille avertie (message informatif) par les bruits d’amusement de son fils jouant dans sa chambre va le prévenir de la ranger en vue de la fin de journée pour pouvoir aller se coucher dans de bonnes conditions (message d’activité).
Si l’enfant en question ne répond pas au message de sa mère et persiste dans son désordre, la mère va répéter encore et encore le message « range ta chambre ».
Cette situation va « irriter » la mère et ainsi le moindre message informatif perçue par la mère venant de la maison sera perçu comme désagréable et induira un message d’activité.
Exemple : pendant ce temps sa fille téléphone dans sa chambre, la mère exaspérée par son fils l’oblige à raccrocher, voir même à reprocher au chien qui dort dans sa niche de faire trop de bruit !
Le Professeur Irvin Korr propose le principe suivant : une dysfonction est associée à un segment médullaire hyper-sensible.
Pour un étage donné, la tranche de système nerveux qui a à charge un groupe d’organes (le segment médullaire), si l’un d’eux dysfonctionne et ne répond plus aux messages va irriter le système nerveux (le rendre hypersensible au moindre message) et il peut à son tour délivrer des messages aux organes qui en dépendent.
Comme tout organe est associé au système nerveux, une perturbation dans le corps sur un organe donné a des répercussions sur tous les organes liés au même métamère.
Et la douleur dans tout ça ?
Pour avoir mal encore faut-il en être informé. Notre système nerveux se compose grossièrement de la moelle et du cerveau.
Tous les organes n’ont pas de connexion avec le cerveau !
Nous n’avons pas conscience que notre cœur bat ! que nos artères battent, que nos muscles se contractent, que notre estomac brasse les aliments, que notre pancréas déverse des enzymes digestives, …
Cette organisation est gérée que par la moelle épinière.
Ainsi dans notre analogie de la « maison » : l’enfant qui a dérangé sa chambre (l’organe perturbé), la mère qui gère la maison (la moelle), le père (le cerveau), la fille qui téléphone (organe en activité normale).
Si le père n’écoute pas l’enfant déranger sa chambre, il n’en n’a pas conscience. Mais s’il a besoin de téléphoner et que sa fille est au bout du fil, il y a problème. Sa femme, agacée par son fils, aura réprimandé sa fille sans motif valable d’utiliser le téléphone.
Le mari conscient de cela va se plaindre que sa fille téléphone !
L’organe perturbateur n’est pas nécessairement celui dont on se plaint.
C’est le même principe pour la névralgie pudendale.
On peut avoir un organe dont le fonctionnement est perturbé. La moelle s’en irrite. L’emploi d’un organe, du même métamère irrité, lié à la conscience induira une douleur. Le père se plaint de sa fille qui n’y est pour rien.
Vous n’en n’êtes pas convaincu ?
C’est pourtant le même mécanisme que la douleur dans le bras lors d’une crise cardiaque !
Dans ce cas de figure le métamère qui gère le cœur est le même que celui qui gère le bras.
La douleur du cœur n’est pas relayée au cerveau, le bras est douloureux pourtant il n’a rien !
Voici maintenant l’organisation métamérique du nerf pudendale :
Le nerf pudendal est en relation avec les étages médullaires (adjectif pour dire « moelle épinière ») S2-S3-S4.
Les étages médullaire S2-S3-S4 gèrent les informations neurologiques au niveau :
- Osseux : du sacrum et du pubis
- Cutané : la tranche de peau au pourtour du pli inter-fessier, toute la région périnéale et une bande de peau descendant en arrière de la cuisse et de la jambe jusqu’au talon !
- Musculaire : tous les muscles qui soutiennent le rectum, ceux qui assurent la continence volontaire de la vessie et de l’anus, le périnée, ceux qui assurent la turgescence du pénis et du clitoris, les muscles profonds de l’articulation de la hanche, du grand fessier et au niveau du pied ceux qui mobilisent les orteils !
- Viscérale : rectum, vessie, utérus, prostate, trompes et ovaires, urètre
- Vasculaire : globalement tous les vaisseaux situés en périphérie de tous les éléments cités
Une perturbation de la vessie irrite la moelle aux étages S2-S3-S4, tous les éléments suscités « profitent » de l’état d’irritation de la moelle. Le cerveau contracte un muscle du périnée : craque il fait mal !!!
Le pied peut devenir douloureux, la vascularisation peut moins bien se faire vers le sacrum, etc…
Dans cet exemple la vessie est l’organe perturbé, le périnée l’élément douloureux et tous les organes sous dépendance métamérique prédisposés à une souffrance ! CQFD
Je vous laisse imaginer le champ des possibles et donc de cas dont chaque névralgie pudendale peut faire l’objet.
Le traitement adapté doit être personnalisé pour chacun.
« C’est mon corps tout entier qui a fait mal »
Vous imaginez vite les proportions que peut prendre un tel problème non traité.
San compter que comme la mère dans l’analogie de la maison, la charge neurologique peut vite devenir une charge mentale !
La névralgie pudendale peut donc parfois être associée à des symptômes tels qu’une douleur au niveau du sacrum, du pubis, au niveau de votre jambe jusqu’au talon, de troubles de l’érection, de douleurs pendant les rapports sexuels, de douleurs gynécologiques par exemple.
Voici donc ici l’explication des douleurs évolutives (et parfois étonnantes au premier regard) décrites par nos patients.
Bien souvent et bien malheureusement, nos patients viennent nous voir avec comme seules réponses trouvées par les médecins, un état anxieux voir dépressif (nécessitant un traitement anti dépresseurs associé). Non, vos douleurs ne sont pas psychologiques.
N’hésitez pas à nous solliciter pour en connaitre davantage ! Si vous souhaitez échanger avec un ostéopathe sur le sujet de la névralgie pudendale, n’hésitez pas à nous contacter (contact@reflexosteo.com)
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Julien DANTZER
Ostéopathe et infirmier à Nice, j'ai suivi ma formation à Aix en Provence dans l'école d'Eurosteo. Jeune rédacteur chez REFLEX OSTEO, je vais tenter de vous parler d'ostéopathie, un nouveau défi passionnant !
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