Douleurs aux reins : pathologie rénale ou abus de langage ?
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« Aïe, j’ai mal aux reins ! » est une plainte malheureusement fréquente. Cette expression crée une certaine ambiguïté : est-ce que ce sont les reins ou le dos qui sont responsables de cette douleur ? Vous pensez souffrir de symptômes liés à une pathologie rénale ? Vous êtes à la recherche de solutions pour soulager votre douleur au rein ?
84% de la population sera touchée au cours de sa vie, par des douleurs au niveau des lombaires, adultes comme enfants.
Les reins sont des organes abdominaux très profonds et proches du dos. Ils peuvent causer des douleurs lombaires (dans le bas du dos), ce qui a donné nombre d’expressions : « avoir un tour de rein », « se casser les reins »... Ces expressions sont employées pour se plaindre d’une douleur dans le bas du dos, sans forcément de rapport avec les reins.
Après avoir étudié les douleurs aux reins et mis en pratique ses connaissances au quotidien auprès de ses patients, Stéphanie DHENNIN vous livre son expérience.
Dans l'intention de consulter un ostéopathe agréé pour votre douleur en bas du dos, pensez à mettre en évidence les raisons de votre consultation.
J'ai mal au dos, mais ça ne vient pas du rein !
Beaucoup de choses peuvent provoquer une douleur dans les lombaires, mais 90% du temps il s’agit d’une origine mécanique et non spécifique. Ceci signifie que vos souffrances ne sont pas provoquées par une maladie : infections, tumeurs, maladies inflammatoires… On emploie le terme mécanique car vos douleurs sont provoquées par une perturbation de la mobilité des différents composants de la colonne vertébrale : les vertèbres, les disques, les muscles, les ligaments, les nerfs…Chacun de ces éléments peut être source de douleur.
Nous nous concentrerons aujourd’hui sur le mal de dos dit non spécifique qui représente la majorité des plaintes.
La lombalgie
C’est le trouble professionnel le plus répandu. Il est donc important de savoir faire la part des choses et de le prendre en charge.
La lombalgie vient de la contraction de deux termes : "lombaires", c'est-à-dire les vertèbres du bas du dos, et "algie" qui signifie douleur. Cette petite explication vous permettra de comprendre bien plus facilement le vocabulaire médical, parfois un peu obscur. Elle vous sera utile dans de nombreuses occasions : cervicalgie, dorsalgie…
La lombalgie est donc une douleur du bas du dos. C’est un symptôme, et non une maladie.
La lombalgie regroupe des douleurs très différentes d’un individu à l’autre. Certains ne se plaindront que d’une gêne modérée alors que d’autres auront des douleurs intenses. Il n’y a pas forcément de lien entre l’intensité de la douleur que vous ressentez et la gravité de votre mal de dos. Elle peut être localisée en un point précis ou au contraire se propager à l’ensemble des lombaires. Le rire, la toux et l’éternuement peuvent l’augmenter. Vous vous sentirez raide et vos mouvements seront limités. Certains gestes du quotidien deviennent difficiles, comme enfiler les chaussettes ou lacer ses chaussures. Parfois, il est même compliqué de se tenir droit.
Ce « mal aux reins » apparaît souvent suite à un effort excessif, un « faux mouvement », le port d’une charge lourde, le vieillissement de la colonne vertébrale ou des secousses et des chocs.
La plupart des maux de dos sont aigus, c'est-à-dire qu’ils durent moins de 6 semaines. Ils évoluent favorablement avec les soins et ne laissent pas de séquelles. Cependant, 10% des lombalgies deviennent chroniques, elles persistent pendant 3 mois ou plus malgré les soins.
Il est important de prendre en charge votre douleur rapidement et de faire le maximum pour éviter qu’elle ne s’installe. Le traitement d’un mal de dos chronique est possible mais plus compliqué. Ne faites pas le dos rond !
La sciatique
La sciatique, nommée sciatalgie par le corps médical, est une douleur située le long du trajet du nerf sciatique. Ce dernier est le plus long et le plus volumineux nerf de notre corps. Il naît des vertèbres lombaires basses et du bassin, descend dans la fesse puis la face postérieure de la cuisse avant de se diviser en deux branches au niveau du genou. Elles se continueront sur le côté extérieur de la jambe et l’arrière du mollet jusqu’au pied.
Attention, la sciatique nous joue parfois des tours ! Elle entraîne occasionnellement des douleurs que sur la partie basse du nerf (sous le genou) : on parle alors de sciatique tronquée.
La sciatalgie est souvent provoquée par une compression, une irritation ou une lésion du nerf le long de son trajet. Lorsqu’elle est associée à une lombalgie, on parle de lombosciatique.
La lombosciatique concerne majoritairement les hommes entre 30 et 55 ans avec des antécédents de mal de dos. Les femmes enceintes y sont également sujettes. 2% de la population adulte en souffre.
La sciatique apparaît souvent brutalement, suite à un effort. Le patient ressent des décharges électriques dans la jambe qui peuvent l’empêcher de prendre appui du côté atteint. La toux, le rire et l’émission de selles peuvent augmenter la douleur. On peut noter parfois des picotements, fourmillements ou engourdissements. Une perte de sensibilité ou de force dans la jambe doivent vous inciter à consulter votre médecin de toute urgence.
La cruralgie
C’est le même principe que pour la sciatalgie, mais cette fois-ci la douleur est située le long du trajet du nerf crural. Le nerf crural naît des vertèbres lombaires moyennes, il descend dans l’abdomen puis le bassin avant de cheminer sur l’avant et l’intérieur de la jambe.
Elle est moins fréquente que la sciatique. Les personnes sujettes aux cruralgies ont souvent 50-60 ans.
Et les reins, dans tout ça ?
Deux affections du système urinaire peuvent être responsables de douleurs lombaires.
La pyélonéphrite
La pyélonéphrite est une infection urinaire touchant les reins. Elle provoque une douleur lombaire unilatérale qui peut se diffuser vers le ventre et les organes génitaux. Une fièvre et des signes urinaires (sang dans les urines, brûlures en urinant, etc.) sont aussi présents.
La colique néphrétique
La colique néphrétique est provoquée par un calcul qui entrave les voies urinaires. L’urine ne peut plus s’écouler correctement. Elle entraîne des douleurs lombaires intenses, d’un seul côté, souvent comparées aux contractions pendant l’accouchement. Elles peuvent irradier vers le ventre, l’aine et l’intérieur de la cuisse. Le patient est agité. Des symptômes urinaires et digestifs complètent le tableau.
Qui n’a pas bon dos ?
N’importe qui peut souffrir du dos, mais certains facteurs en augmentent la probabilité :
- âge : les premiers épisodes douloureux surviennent souvent entre 30 et 50 ans. Après 60 ans, l’usure de la colonne vertébrale augmente les plaintes. L’adolescence n’est pas épargnée. Selon les études, jusqu’à 33% des adolescents souffriraient du dos.
- poids : être en surpoids augmente les contraintes mécaniques sur le dos.
- état de forme : la sédentarité de notre société favorise les lombalgies. Si vous n’êtes pas assez musclé des abdominaux ou du dos, votre colonne ne sera pas suffisamment soutenue. Attention pour les sportifs du week-end : une activité physique intense après une semaine d’inactivité augmente le risque de blessure. Mieux vaut pratiquer moins longtemps mais plus régulièrement.
- tabac : la consommation de cigarette aurait une incidence sur les disques vertébraux.
- travail : certains métiers favorisent le mal de dos par les efforts qu’ils impliquent : vibrations, port de charges lourdes… A l’inverse, les métiers de bureau ne sont pas bénéfiques non plus. Ils sont trop statiques : on en revient à la sédentarité. L’aménagement du poste de travail est primordial.
- stress,
- génétique.
Qui consulter pour tourner le dos à la douleur ?
Une consultation chez votre médecin a plusieurs intérêts. Dans un premier temps, il vous auscultera et vérifiera que votre douleur n’est pas la conséquence d’une maladie ou d’une atteinte grave. S’il le juge nécessaire, il peut s’aider d’une radiographie, d’un scanner ou d’un IRM afin d’avoir une vue de votre colonne. Pour la douleur, il vous prescrira des antalgiques, des anti-inflammatoires ou des relaxants musculaires. Dans certains cas, il peut demander l’avis d’un rhumatologue ou d’un chirurgien spécialiste du dos.
La kinésithérapie
Le kinésithérapeute intervient sur prescription médicale. C’est le professionnel de la rééducation. Il permettra de renforcer les muscles soutenant le dos, de travailler la souplesse des jambes et du bassin. Il peut aussi utiliser des ondes ou masser pour détendre les muscles contracturés.
L'ostéopathie
L’ostéopathe peut être consulté en première intention, c'est-à-dire sans prescription. Il effectue des tests pour vérifier que votre lombalgie ou sciatique relève de son champ de compétence. Il vous auscultera pour identifier les tensions anormales ou les dysfonctionnements articulaires. Par différentes techniques, il rétablira la mobilité et favorisera l’équilibre interne de votre corps. L’efficacité des ostéopathes dans le traitement du mal de dos a été mise en lumière dans plusieurs études. Il peut travailler en collaboration avec votre kinésithérapeute. Il est intéressant de le consulter, même après un épisode de lombalgie important : des tensions résiduelles peuvent persister. En les corrigeant, votre ostéopathe limite le risque de récidives.
Si vous souhaitez consulter pour un mal de dos ou des douleurs aux reins, vous pouvez prendre dès à présent rendez-vous via notre plateforme :
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Autres pratiques complémentaires
D’autres approches sont utiles pour traiter les lombalgies. C’est le cas de la podologie, de l’acupuncture et de la chiropraxie.
Quelques conseils pour ne plus en avoir plein le dos ?
- Restez actif ! Pour prévenir les douleurs, il est primordial d’être souple et tonique. Le taï-chi, le pilates, le yoga et la marche nordique pratiqués régulièrement ont fait leurs preuves. Ils renforcent les muscles profonds et permettent un meilleur maintient du dos.
- Hydratez-vous.
- Maintenez votre poids de forme.
- L’ergonomie à la maison et au travail est importante : hauteur des plans de travail, soutien lombaire sur votre chaise de bureau, repose pieds… Si vous travaillez assis, n’hésitez pas à faire des pauses pour vous dégourdir les jambes.
- Pour les femmes, les talons hauts sont à éviter.
- Votre position de sommeil a aussi de l’importance. Dormir sur le ventre ou en torsion n’est pas conseillé.
- Limitez le port d’objets lourds. Si vous n’avez pas le choix, ne portez pas à bout de bras. Servez-vous des jambes et serrez vos abdominaux. Le dos doit être droit.
- Arrêtez de fumer.
- En cas de douleur, appliquez de la chaleur sur votre dos. Cela décontracte les muscles. N’hésitez pas à masser la zone sensible avec une crème ou une huile. Les mouvements doivent être lents et profonds, sans provoquer de douleur.
- Si vous êtes fragile du dos, il est possible d’utiliser une ceinture lombaire pour le soutenir lors des efforts importants. Son port doit rester ponctuel, sinon votre musculature s’affaiblira davantage.
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