Tout savoir sur l'omoplate (scapula) et ses douleurs
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Anciennement appelée omoplate, la scapula tire son nom du latin « scapula » qui signifie épaule. Le scapulaire désignait un vêtement porté par des religieux et ayant pour office de recouvrir les épaules.
Véritable carrefour musculaire entre les cervicales, les épaules et notre dos, la scapula joue un rôle majeur dans notre posture.
A quoi ça ressemble une omoplate (scapula) ?
À l’arrière du thorax, la scapula est un os d’aspect triangulaire, à sommet pointant vers le bas et base supérieure.
Il y en a une de chaque côté. Les scapulas sont des os plats.
Mais à y regarder de plus près, les scapulas sont beaucoup plus perfectionnés que seulement des os plats.
Sur la partie haute et partant vers l’extérieur il y a deux « branches » qui se dégagent :
L’acromion
C’est une branche qui démarre au niveau de l’épine scapulaire située à la partie supérieure du corps de la scapula, elle part vers l’extérieur et vient faire un petit coude vers l’avant à son extrémité. Formant précisément l’entité anatomique appelée acromion.
Vous pouvez très bien sentir votre acromion en touchant cette zone dure qui est au dessus du galbe de l’épaule, sur le côté. Vous pouvez sentir également une boule en se dirigeant vers la clavicule : c'est l’articulation acromio-claviculaire, donc l’articulation entre l’acromion et la clavicule.
La coracoïde
C’est une toute petite branche qui part du tiers externe de la base supérieure de la scapula et va directement vers l’avant en étant coudée par au-dessus.
Elle passe au-dessus du thorax, donc au-dessus de la première côte. Et se termine à l’avant du thorax juste en dessous de la clavicule. On peut la sentir sur soi-même en appuyant au niveau du pectoral, juste sous la clavicule en allant légèrement vers l’épaule. Sur cette coracoïde sont accrochés plusieurs muscles : le petit pectoral, le coraco-biceps et le coraco-brachial. La coracoïde est donc un lien de plus entre la face antérieure et la face postérieure du thorax, c’est aussi un lien entre le thorax et le bras via sa partie musculaire.
Ces deux branches, l'acromion et la coracoïde, sont fondamentales pour la mécanique de la partie supérieure du tronc et des bras.
La gène humérale
Sur la partie externe de la scapula vers l’angle externe, on trouve une partie arrondie et légèrement creusée. C’est la glène. C’est la partie qui va venir accueillir la tête de l’humérus qui va se loger en son centre et dans cette partie creusée. Cela va donner l’articulation gléno-humérale. Jonction directe entre le tronc et le bras.
Nous venons de voir les reliefs osseux les plus importants de la scapula.
Par dessus ces reliefs, nous trouvons des muscles. La scapula en est recouverte.
Les muscles principaux attachés à l'omoplate (scapula)
La scapula est un os qui sert d'attache à de très nombreux muscles.
La coiffe des rotateurs
Sur la partie postérieure de la scapula, celle que nous pouvons toucher dans notre dos, au dessus de l’épine nous trouvons le muscle supra-épineux et en dessous de l’épine le muscle infra-épineux. Ce sont des muscles qui vont aller s’accrocher sur la partie supérieure de la tête de l’humérus. Ils participent à la stabilisation de l’épaule et à son mouvement par le haut.
La partie antérieure de la scapula, celle que nous ne pouvons pas toucher et qui est en contact avec le grill costal, est entièrement recouverte du muscle subscapulaire. Le tendon de ce muscle vient s’insérer sur la partie interne de la tête humérale.
Sur le bord externe de la scapula, nous trouvons les muscles grand rond et petit rond qui vont aller s’insérer sur la tête humérale.
Ces cinq muscles forment un ensemble appelé : coiffe des rotateurs. Ce sont les muscles stabilisateurs de l’épaule. Ils permettent des faire des rotations dans les deux sens ( rotation interne et externe ). Il arrive régulièrement, surtout à certains sportifs de se faire des lésions ou bien des tendinites de la coiffe des rotateurs ce qui affaiblit l’équilibre de l’épaule.
Les autre muscles de l'omoplate
- Sur la partie interne du bord supérieur de la scapula, on trouve le muscle élévateur de la scapula. Il est accroché sur les cervicales. Comme son nom l’indique, il permet de relever la scapula vers le haut.
- Sur le bord interne de la scapula, celui le plus proche de la colonne vertébrale, nous trouvons le muscle rhomboïde qui va aller s’insérer directement sur les vertèbres dorsales. C’est un des muscles qui permet de resserrer les scapulas à l’arrière, de les caler contre la colonne vertébrale.
- Au niveau de l’épine de la scapula et du bord interne de la scapula, il y a des fibres du muscle trapèze. Qui se poursuivra sur les cervicales et les dorsales, pour aller se raccrocher au niveau de la tête humérale.
- Enfin, tout en bas à la pointe de la scapula, et pas chez tout le monde, nous pouvons trouver des fibres du muscle Grand Dorsal. Ce grand muscle va relier le bassin à l’épaule en passant par les vertèbres et plus ou moins la scapula.
Les rhomboïdes, trapèzes et grand dorsaux sont les stabilisateurs de la scapula et du tronc. Ils permettent entre autre d’avoir une posture redressée, dans l’axe, stable. Nous en avons besoin pour ne pas souffrir du dos en particulier dans le cadre du travail.
Les mouvements de la scapula
La scapula comme nous l’avons vu, à un partie qui est articulaire ( avec la tête humérale, ou avec la clavicule ), et un bord libre, le bord interne.
Ce bord interne, bien qu’il ne soit relié à aucun os directement, est en collaboration étroite avec la colonne vertébrale via la masse musculaire.
La scapula pour stabiliser le tronc et les bras à quatre mouvements :
- Élévation : la scapula monte et glisse en avant ( légèrement ) sur le haut du thorax. Cette élévation permet de lever l’épaule et donc un début d’élévation du bras et d’abduction du bras ( le bras se lève sur le côté ).A long terme nous pouvons ressentir des tensions au dessus des scapulas, des douleurs sur l’élévateur de la scapula, des douleurs au niveau du trapèze, des cervicales, de la base du crâne ( le trapèze vient se terminer sur le crâne au niveau de l’occiput ).
- Abaissement : elle descend le long du thorax. L’épaule se baisse, le bras revient le long du corps. Pour cela on utilise le grand dorsal. Si il est trop sollicité, il peut y avoir des douleurs dans le flanc jusqu’au bassin.
- Sonnette interne, ou rotation interne : la pointe de la scapula pointe vers la colonne vertébrale, le haut de la scapula bascule vers l’extérieur et le bas, les épaules sont donc basses et les scapulas serrées, les vertèbres dorsales sont stabilisées. On utilise pour cela entre autres les rhomboÏdes.
- Sonnette externe, ou rotation externe : la pointe de la scapula part à l’extérieur, la base de la scapula monte et bascule vers l’intérieur, les épaules sont hautes et les scapulas éloignées l’une de l’autre, les vertèbres dorsales ont tendance à s’arrondir. Nous pouvons à long terme ressentir des tensions entre les scapulas car nous avons étirés les muscles rhomboÏdes qui à force deviennent hypotoniques et peuvent se contracter de manière anarchique.
Pour rester assis à son bureau tous les jours, et plusieurs heures par jour, nous devons avoir un tonus pertinent sur tous les muscles scapulaires pour ne pas qu’il y ait de suppressions sur les vertèbres, mais aussi pour limiter les douleurs musculaires et tendineuses.
Nous comprenons maintenant l’importance de la scapula dans la stabilisation des épaules et du thorax. Ainsi que son importance dans la posture.
Les pathologies de la scapula
Fracture de l'omoplate
Comme tous les autres os du corps humain, la scapula peut se casser. Parmi les fractures les plus répandue à ce niveau là on retrouve la facture de l’acromion, la fracture de la coracoïde ( surtout des arrachement osseux après des efforts trop intenses sur les pectoraux ou les biceps ), fracture de l’épine de la scapula, mais aussi fracture du corps de la scapula.
Ces fractures sont la résultante de chutes, de chocs, ou d’efforts musculaires extrêmement violents.
Elles nécessitent comme toutes les fractures, une immobilisation. Comme il n’est pas possible de plâtrer une scapula, on immobilise le bras sur le thorax à l’aide d’un harnais, un Dujarrier, jusqu’à l’ossification complète de la fracture.
Comme le bras à été immobilisé sur une longue durée, il est nécessaire de faire une rééducation chez un kinésithérapeute pour que le bras retrouve sa mobilité complète. L’ostéopathe, lui, vérifiera que la posture redevienne correcte, que l’impact sur la colonne vertébrale est normal.
Entorse acromio claviculaire
Ensuite nous trouvons très souvent des entorses acromio-claviculaires. Souvent elles arrivent après une chute sur le coude.
Elles nécessitent, elles aussi, d’immobiliser le bras sur le thorax, et de veiller à ce que l’ épaule ne puisse pas du tout se lever pour ne pas distendre encore pus les ligaments acromio-claviculaires.
Comme pour les fractures la prise en charge par un kinésithérapeute est nécessaire à cause de la durée de l’immobilisation. L’ostéopathe revérifiera la concordance entre toutes les structures.
Tendinite
Les tendinites sont elles aussi très fréquentes. Les plus fréquentes sont les tendinites de la coiffe des rotateurs, mais aussi les tendinites du subscapulaire.
La première se prend très bien en charge en rééduquant la statique de l’épaule et de la scapula, avec l’aide de son ostéopathe et en complémentant avec des séances de rééducation chez un kinésithérapeute. La seconde, la tendinite du subscapulaire est compliquée car le subscapulaire est sur la face antérieure de la scapula, contre le thorax, donc il n’est pas accessible à la main.
La kinésithérapie n’est donc pas possible.
L’ostéopathe ira donc travailler le thorax en lui même, les muscles adjacents, et les aponévroses postérieures du thorax et de l’épaule.
Luxation de l'épaule
Enfin des luxations gléno-humérales, la luxation de « l’épaule ». C’est à dire que la tête humérale sort de la glène. Le bras n’est plus relié au thorax.
La chirurgie peut être nécessaire si la luxation devient chronique.
La kinésithérapie est indispensable pour renforcer tous les muscles qui viennent assurer la tenue de la tête humérale dans la glène, donc la coiffe des rotateurs.
L’ostéopathe aide à limiter les compensations qui peuvent être douloureuses et à distance de l’épaule. Par exemple, au niveau des cervicales, des douleurs ou des oppressions thoraciques. Des malaises vagaux par compressions du nerf vagues dans la zone du pectoral. Des douleurs tissulaires. Et tant d’autres compensations et décompensation possibles.
Les douleurs de l'omoplate
En plus des pathologies que nous venons de voir, qui sont donc des atteintes du complexe de l’épaule, il existe des douleurs au niveau de la scapula ou des muscles scapulaires. On trouve des explications physiologiques pour les expliquer, et non pathologiques.
C’est à dire que ce sont pas des atteintes traumatiques ou des inflammations qui créent ces douleurs, mais une utilisation non adéquate de ces structures.
Les douleurs les plus fréquentes à ce niveau sont les douleurs au dessus de la scapula et les douleurs sur le bord interne de la scapula.
Ces deux douleurs sont parmi les motifs de consultations chez l’ostéopathe les plus fréquents !
Les éléments anatomiques en en particulier musculaires que nous avons vus précédemment expliquent parfaitement ces douleurs.
La douleur au dessus de l'omoplate
Elle est presque toujours du au muscle élévateur de la scapula et/ou au trapèze. On la retrouve chez les personnes qui ont très souvent les épaules en l’air. Ce sont des gens qui peuvent être stressés, ou bien avec un poste de travail non adapté et beaucoup trop haut. Ils sont donc obligés de relever les épaules pour travailler. Ce faisant ils font travailler en permanence l’élévateur de la scapula et le trapèze, qui finissent par se spasmer ou s’inflammer. La douleur est installée.
Pour éliminer cette douleur il faut en trouver l’origine, et venir soit travailler sur la respiration, la détente et la relâche des épaules pour que le patient puisse les redescendre naturellement, soit lui expliquer comment adapter son poste de travail.
La douleur entre l'omoplate et le dos
Elle est due le plus souvent à un spasme des rhomboïdes.
On retrouve cette douleur chez des gens voutés, enroulés sur eux même, ayant une hyper cyphose, ou bien avec un poste de travail non adapté. En effet si la posture sur la chaise met le salarié en équilibre, pour se relâcher il va finir par s’avachir soit en avant sur lui même, soit au fond de sa chaise. En faisant cela il écarte les scapulas à fond et vient dont étirer en permanence ses rhomboïdes. Au bout d’un moment les rhomboïdes n’ont plus la bonne tonicité, ils s’ankylosent, ils se spasment pour ne pas casser.
La solution est donc souvent de mettre un repose-pied pour remettre la gravité au bon endroit. En faisant ça le salarié sent que ses scapulas se resserrent.
Il en va de même avec les employés qui ont la souris qui se balade très loin sur le côté. Le rhomboÏde du côté de la souris fini par être douloureux.
Nous voyons ici que la solution pour soigner la douleur est une solution posturale, il faut réorganiser le poste de travail (voir notre article pour retrouver des conseils sur la posture assise au télétravail).
Pour les autres, il faut trouver la raison qui les penche en avant. Cela peut être des douleurs d’estomac, des tensions au niveau du centre phrénique ( voir l’article sur les douleurs du plexus ), ou un état de stress chronique ( voir l’article sur les douleurs tissulaires).
Vous commencer à avoir une idée plus précise sur cet os passionnant, le stabilisateur des membres inférieurs et du tronc. Vous y avez trouvé certaines pistes pour pouvoir éradiquer des douleurs chroniques. En cas de douleurs ou de questions, n’hésitez pas à en parler à votre ostéopathe.
Et n’oubliez pas : la posture est la base de tout.
Article écrit par Chloé ARNOUX, ostéopathe à Paris
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