Cheville qui craque, avec ou sans douleur : que faire ?
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Vous avez la cheville qui craque ? Avec ou sans douleur, après une entorse ou non, il existe de multiples raisons possibles aux craquements de chevilles ; certaines sont bénignes, d’autres méritent toutefois une attention particulière et souvent plus urgente. Quel traitement pour ce craquement de cheville ? Qui consulter et pourquoi ?
Un article pour tenter de comprendre ce craquement de cheville qui vous "casse les pieds" !
Mieux comprendre ma cheville qui craque
La cheville est la partie du corps située entre la jambe et le pied et qui fait le lien entre les deux, elle se compose du tibia, de la fibula (péroné) et du talus (astragale). Les trois os de la cheville s’articulent pour permettre tous les mouvements de la marche, notamment la flexion et l’extension mais aussi les moins connues inversion et éversion. Ces trois os sont reliés et maintenus entre eux par de nombreux ligaments, aponévroses, capsules articulaires, muscles, tendons, etc.
Ainsi, les ligaments ont-ils un rôle majeur dans le bon maintien des articulations, en particulier au niveau de la malléole externe qui est la plus fréquemment touchée dans les entorses. Ces ligaments sont renforcés notamment par deux tendons très importants pour ce maintien : ceux des muscles fibulaires et celui du muscle tibial postérieur.
Pourquoi ma cheville craque ?
La plupart des craquements que l’on peut entendre dans la vie quotidienne ne sont pas douloureux, ils sont le résultat de la formation de petites bulles d’air dans le liquide synovial au sein des capsules articulaires. Que ce soit le matin ou pendant la journée, toute articulation immobilisée pendant quelques heures peut légèrement se bloquer et ensuite se libérer sous l’effet d’un mouvement, volontaire ou non. Cela peut aussi provoquer un craquement ou de petits crissements très reconnaissables.
Déverrouillage matinal : le temps et les besoins de la mise en route du corps le matin, lors des premiers pas en se levant, peuvent parfois provoquer des petits craquements qui souvent donnent la sensation de libérer la cheville et le pied, les articulations, qui ont pu être immobilisées pendant la nuit, se lubrifient à nouveau en bougeant ce qui les libère petit à petit. Le bruit est souvent le signe de cette libération.
Il faut cependant distinguer ces craquements qui surviennent naturellement des bruits produits par certains traumatismes, notamment lors d’une chute ou d’un choc, ou ceux qui sont dus à des pathologies comme l’arthrose ou l’ostéochondrite.
Qu’est ce qui craque dans ma cheville ?
- Dans les articulations - craquements sans douleur la plupart du temps, des bulles d’air se forment dans le liquide synovial au sein des capsules articulaires.
- Déverrouillage matinal ou non : blocage léger ou normal de l’articulation se libère sous l’effet d’un mouvement volontaire ou non.
- Les os : fractures, fissures ou arrachements osseux - plus graves et souvent extrêmement douloureux (douleur dite “exquise”), le bruit est provoqué par l’os lui-même.
- Les ligaments ne produisent pas de craquements à proprement parler, mais lorsqu’ils sont fibrosés, ils peuvent produire de petits crissements qu’on peut sentir avec la main.
- Dans les articulations, associé parfois à des douleurs légères ou modérées, l’arthrose et l’ostéochondrite sont des pathologies qui atteignent le cartilage, peuvent le déformer et de petits bouts peuvent même s’en détacher, ils se “baladent” alors dans l’articulation et parfois craquent.
- Les tendons : une élongation tendineuse peut provoquer une fibrose et donc un ressaut qui peut provoquer un bruit / craquement qui surviendra alors sur un mouvement spécifique.
- Les aponévroses : par exemple la bien connue aponévrose plantaire, ces tissus sont aussi susceptibles de se fibroser ou de se rétracter et ainsi de produire de discrets crissements.
Quand s’inquiéter quand ma cheville craque ?
J’ai ma cheville qui craque avec douleur
La plupart du temps traumatique - comme lors d’une chute ou d’un accident -, mais parfois simplement microtraumatique - c'est-à-dire par des contacts ou des chocs légers mais mal placés ou répétés.
Sans traumatisme : les vieilles lésions d’entorse ou de problèmes articulaires peuvent endommager le cartilage et l’os sous-chondral, ce qui peut entraîner des fibroses dans les tissus autour des articulations et de l’arthrose dans les articulations (usure). Attention en cas d’arthrose ou d'ostéochondrite, le cartilage est inflammatoire et plus fragile, des fragments de cartilage peuvent se détacher et se balader dans l’articulation, ce qui est à l’origine de bruits et de gênes notamment à la marche et à la pratique sportive. Cette usure du cartilage fait également que les os ont un risque accru de se toucher, ce qui peut être très désagréable.
Avec traumatisme : douleur aiguë avec craquement survenue en tombant, lors d’un mouvement ou en se cognant accidentellement. La prise en charge doit bien distinguer les lésions du cartilage (chondropathie), des ligaments (entorses), des tendons (tendinopathie) et des os (fracture). Pour cela, il est quasiment toujours nécessaire de consulter.
D’une manière générale, des symptômes comme le gonflement, la rougeur, la chaleur, la douleur, la gêne pour marcher voire l’impossibilité de poser le pied au sol sont des signes de gravité d’une blessure. S'il y a ces symptômes on consulte un médecin, voire les urgences hospitalières lorsque les symptômes sont très importants, sinon c’est plutôt du registre de l’ostéopathe.
Dans les blessures les plus courantes, on compte l’entorse de cheville - qui peut provoquer un craquement très spectaculaire et particulièrement inquiétant, la fracture / fissure / arrachement osseux, qui lui aussi peut être impressionnant mais se caractérise généralement par un hématome qui durera plus longtemps et sera localisé plus précisément sur l’os et non pas au niveau des articulations et des ligaments.
J’ai ma cheville qui craque sans aucune douleur
Comme nous l’avons dit précédemment, les craquements non douloureux ne sont en général pas inquiétants. Il existe toutefois certains cas où l’on peut intervenir afin de diminuer ou faire disparaître les bruits, par exemple pour la laxité post-traumatique après une entorse, même guérie et non douloureuse.
Vous avez eu des entorses par le passé, qui ont étiré les ligaments, entraînant une certaine laxité qui n’était pas là avant ; le mécanisme de ces craquements est le même que pour les laxités ligamentaires congénitales.
Une ancienne entorse peut aussi provoquer une fibrose lors de sa cicatrisation, engendrant parfois au contraire une raideur de la cheville ainsi que des frottements et petits craquements non douloureux.
Le cas particulier de la laxité congénitale
Les gens dits “hyperlaxes” ont des ligaments qui peuvent s’étirer plus que la moyenne et maintiennent donc moins bien les articulations entre elles, et peuvent ressentir assez fréquemment des craquements articulaires. Si cette laxité ne s’accompagne pas de symptômes comme la douleur ou l’instabilité, aucune prise en charge particulière n’est requise. Dans le cas contraire, il peut être bénéfique de faire du renforcement musculaire au niveau des membres inférieurs afin de compenser cette laxité par un tonus musculaire plus important et donc une meilleure “tenue” des articulations. Vous pouvez aussi consulter un kinésithérapeute pour vous guider sur des exercices spécifiques.
L’instabilité de cheville est un symptôme qui peut être dû à des déséquilibres posturaux et peut vous inciter à consulter. Dans un premier temps, faire un bilan ostéopathique permet d’avoir un avis éclairé et, si besoin, de traiter les dysfonctions existantes et de rééquilibrer le corps. Dans un second temps, et sur avis de l’ostéopathe et du médecin, un bilan podologique permet de compléter cette prise en charge en stabilisant si nécessaire les corrections posturales.
Que faire après une entorse à la cheville ?
Lors d’une chute, il arrive que les choses tournent mal et que notre cheville “lâche”, qu’elle se torde, elle peut craquer - parfois très fort -, gonfler, rougir et chauffer. Dans ces cas-là, il est important de consulter un médecin pour pouvoir y voir plus clair, il est possible que des examens complémentaires comme la radio soient nécessaires afin de savoir si c’est une entorse, simple ou grave, ou une fracture (voir protocole sur https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/entorse-cheville/consultation-traitement)
Ce protocole se base sur des critères prédéfinis qu’on appelle communément OTTAWA - et qui aident à évaluer la nature et la gravité de la blessure (https://www.vidal.fr/maladies/recommandations/entorse-de-cheville-4026.html#prise-en-charge), mais nul besoin de s’en faire, votre médecin s’en chargera.
Protocole GREC : ce sont les gestes de base à appliquer lors d’une entorse de cheville, vous pouvez d'ores et déjà le faire même avant de consulter votre médecin :
- Glaçage 4 à 5 fois par jour (sac de glace et serviette interposée).
- Repos par décharge et béquille.
- Élévation de la jambe de 10 cm au moins par rapport à l’horizontale.
- Compression et maintien par orthèse ou strap.
Dans tous les cas, si les symptômes sont importants, il est important de consulter son médecin traitant pour définir précisément les lésions potentielles et mettre en place un parcours de soin adapté.
L’ostéopathe pour “guérir” ma cheville qui craque ?
Pas grand-chose à faire médicalement parlant (sauf dans les cas d’urgences vus ci-dessus), puisque ce n’est en général pas lié à une lésion anatomique. Toutefois, votre ostéopathe pourra vérifier que ces craquements ne sont pas dus à des dysfonctions articulaires spécifiques qui dégraderaient la fluidité des mouvements de la cheville. Ainsi, il pourra libérer les blocages entre le talus et le tibia, entre le tibia et le péroné ou dans les articulations du genou ou du pied qui peuvent avoir une influence directe sur la cheville. Il pourra aussi soulager les contractures musculaires et travailler sur les possibles fibroses qui apparaissent souvent lors de traumatismes, même anciens.
Votre ostéopathe pourra, comme nous en parlions ci-dessus, regarder et au besoin corriger, des déséquilibres posturaux qui seraient la conséquence de dysfonctions viscérales ou crâniennes. Consulter régulièrement son ostéopathe permet dans tous les cas de prévenir certains soucis avant qu’ils ne deviennent douloureux ou handicapants.
Par ailleurs, vous pouvez mettre en place des conseils généraux d’hygiène de vie afin de préserver vos articulations et votre corps.
- Étirements et mobilisations douces : routines à mettre en place, sport santé, gym, stretching, pilates, yoga…
- Prendre le temps de faire attention à ses mouvements après une période d’immobilité, surtout prolongée, pour permettre un bon déverrouillage articulaire.
En cas d’instabilité de cheville ressentie, avec parfois une appréhension ou un manque d’équilibre général mais peu ou pas de douleur, il est utile de tester et entretenir régulièrement son équilibre : de nombreux exercices existent, notamment des exercices qu’on appelle proprioceptifs et qui peuvent être réalisés seul ou accompagné – notamment par des kinésithérapeutes.
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